Euro 2015 en salle: Lavillenie, pour agrandir sa collection de médailles
Le Clermontois est tout simplement le seul concurrent en mesure de battre un record du monde à l'Arena, en l'occurrence le sien, porté à 6,16 m le 15 février 2014 à Donetsk (Ukraine). Le champion olympique de Londres a aligné entre janvier et février quatre concours à 6 mètres et plus. Le Polonais Piotr Lisek, son plus proche rival dans l'espace, s'est élévé récemment à 5,90 m, nouveau record national. "Je veux faire grandir ma collection de médailles. Je ne suis pas quelqu'un qui s'entraîne pour s'entraîner. J'aime la compétition. Et je ne veux rien laisser à mes adversaires", souligne Lavillenie, 28 ans, pour expliquer les ressorts de sa motivation.
Plateau moyen
Tous les ténors ne sont pas sur cette longueur d'ondes. Impressionnant en nombre, avec 49 pays et quelque 640 athlètes inscrits, le plateau global à Prague est d'ailleurs de qualité moyenne, notamment pour le demi-fond et la hauteur messieurs. Les Championnats du monde en plein air de Pékin, en août prochain, avec aussi la perspective des JO de Rio-2016, ont conduit de nombreux athlètes de premier plan à renoncer à la saison hivernale. Si Antoinette Nana Djimou est l'autre médaillée d'or française à défendre sa couronne (pentathlon), Mahiedine Mekhissi, sacré il y a deux ans à Göteborg sur 1500 m, et Jimmy Vicaut, roi du 60 m en Suède, n'ont pas mis la capitale tchèque à leur programme. Vicaut, qui effectuait un "one shot" il y a dix jours aux Championnats de France à Aubière (Puy-de-Dôme), avait d'ailleurs renoncé là-bas à la finale, ayant ressenti une douleur à l'ischio-jambier gauche au terme de sa série. Le Francilien, souvent blessé à la jambe droite, a depuis repris l'entraînement à l'INSEP.
Lesueur et Bascou en mission
L'athlétisme tricolore est suffisamment riche pour espérer glaner néanmoins une demi-douzaine de médailles, contre neuf à Göteborg. Même si l'entame, jeudi soir, a réservé une mauvaise surprise avec Kafétien Gomis, qui n'a pu franchir les qualifications de la longueur, pourtant abordées avec la meilleure performance mondiale (MPM) de la saison indoor (8,18 m). Après avoir mordu les deux premiers essais, le Lillois, bientôt 35 ans, a réalisé seulement 7,65 m à sa 3e et dernière tentative, soit à 14 cm de la finale ouverte aux huit meilleurs. "Cela a été difficile de rentrer dans le concours. Je n'ai jamais su trouver le bon tempo sur cette piste qui rebondit. Je n'ai pas su la dompter", a-t-il expliqué. Au lancer du poids, Gaetan Bucki (11e avec 19,73 m) et Tumatai Dauphin (18,95 m/21e) ont été également recalés. Outre la perche avec aussi Kévin Menaldo et Valentin Lavillenie, frère cadet de Renaud, le 60 m haies, autre point fort, est bien représenté. Meilleur chrono continental (7.48), Dimitri Bascou est même le favori. Ses partenaires Wilhem Belocian, pas encore 20 ans mais déjà 7 sec 53, et Pascal Martinot-Lagarde, abonné aux podiums en salle, sont d'autres candidats aux médailles. Eloyse Lesueur, médaillée d'argent en 2013 et depuis championne du monde en salle à Sopot (Pologne), vise le titre à la longueur, aidée par sa nouvelle technique du double ciseau qu'elle commence à maîtriser.
La relève russe
Régulièrement maître au tableau des médailles, l'athlétisme russe devrait payer les récents scandales de dopage en son sein. Le président de la fédération Valentin Balakhnichev a démissionné, et l'entraîneur en chef Valentin Maslakov a été limogé. La relève est conduite par Yuri Borzakovskiy, le champion olympique du 800 m en 2004 à Athènes, désormais chef d'équipe. La Pologne, qui avait organisé en mars 2014 les Mondiaux indoor, présente une équipe fournie, d'où émerge la haute silhouette de Kamila Licwinko, championne du monde indoor de la hauteur. La Néerlandaise Dafne Schippers, reine du Vieux continent à Zurich l'été dernier avec le doublé 100-200 m, est la grande favorite du 60 m. Comme à Zurich, elle a délaissé les épreuves combinées.
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