Arrêt des championnats amateurs : la FFF calme la tempête
Cela fait maintenant quatre jours que la Fédération française de Football a mis fin à tous ses championnats 2019-2020, à l’exception de la D1 Féminine et du National 1. Evidemment, la décision a été diversement acceptée aux quatre coins de l’Hexagone. D’un point de vue sanitaire, personne n’ose la contester. Mais du côté sportif, plusieurs clubs lésés remettent en cause la méthode de calcul des classements arrêtés au 13 mars, et notamment l’application du quotient nombre de points récoltés / nombre de matchs joués. La France du football amateur gronde.
Démission, pétition et collectif
Dès vendredi, le président du Stade Portelois (12eme du groupe I de National 3), Denis Maillard, a ainsi présenté sa démission en réaction à cette décision. Dans un mail adressé au président de la FFF, Noël Le Graët, il explique : "Il est impossible et inconcevable que vous actiez le classement en l’état de choses. Où est la morale sportive ? Financière ? Notre club ne supportera pas une descente aussi rapide et non sportive. L’amour pour notre sport est bafoué. (…) Pourquoi un règlement pour les catégories N2 et N3 doit-il être différent de celui des autres divisions ? Je présenterai ma démission, même si celle-ci n’est pas importante à vos yeux. (…) Je me sens bafoué, humilié par tant d’injustice".
Et Denis Maillard n’est pas le seul à avoir haussé le ton. Ainsi, une pétition regroupe déjà plus de 2 500 signatures pour demander, entre autres, à la FFF de revoir les décisions concernant les championnats, ainsi que la création d’une véritable Ligue de football amateur. En parallèle, plusieurs clubs se rassemblent dans un collectif, piloté par Patrick Gonzalez, président de l’AS Saint-Priest. Le but : donner aux clubs l’accès à l’avocat maître Bertrand Jean-Jacques et à son cabinet pour faire valoir leurs droits. Plus les clubs seront nombreux, et plus les tarifs seront dégressifs précisent les mails. Problème : à l’image de Denis Maillard, beaucoup de présidents se trompent, car les classements arrêtés au 13 mars ne sont pas définitifs.
Un classement peut en cacher un autre
Face à cette colère qui gronde, la FFF n’a pas tardé à répondre. Dans un mail adressé aux présidents de club samedi et dont nous avons pu avoir accès, Christophe Drouvroy, directeur des compétitions nationales, a calmé le jeu : "Il est prématuré de considérer les différents classements publiés par des organes de presse comme validant les accessions et les relégations, de nombreuses informations incorrectes ayant déjà été relevées". Et pour cause, les classements actuels ne sont pas ceux sur lesquels vont s’appliquer la méthode de la FFF pour déterminer les classements définitifs de la saison.
Dans ce même mail, Christophe Drouvroy précise : "Les classements définitifs ne seront arrêtés qu’après que les recours toujours pendants devant les instances fédérales relatifs aux rencontres disputées avant la suspension des championnats auront été examinés". Autrement dit, les classements arrêtés au 13 mars ne prennent pas en compte les recours engagés à ce moment-là. En temps normal, les clubs déposent en effet des recours pour des motifs courant, tels que la participation d’un joueur suspendu à un match, appelés des « réserves ».
Or, tous les recours engagés avant l’arrêt des championnats n’ont pas encore été examinés. Quand cela aura été fait, les classements du 13 mars ne seront plus nécessairement les mêmes, en fonctions des sanctions appliqués aux clubs fautifs. Alors seulement seront calculés les classements définitifs, selon la méthode de la FFF. Dans l’exemple du Stade Portelois de Denis Mailalrd, cela pourrait sauver le club de la relégation.
Après avoir calmé l’incendie, la direction des compétitions Nationales de la FFF a évoqué les futurs recours portant sur l’arrêt du championnat face à la pandémie de Covid 19 : "Dans l’attente de ces diffusions officielles, la Direction des compétitions nationales ne traitera pas de demande individuelle visant à confirmer un classement d’une équipe", tout en rappelant que les règles exceptionnelles appliqués cette saison le seront "par les commissions en charge des compétitions nationales". En d’autres mots : chaque chose en son temps.
Par Adrien Hémard, avec Michel Goldstein.
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