Aravane Rezaï, retour perdant mais plein d'espoirs
Il est rare de voir un aussi franc sourire sur le visage d'une joueuse après une défaite. Il est rare également que celle-ci soit la principale attraction à la sortie du court. Mais Aravane Rezaï n'avait aucune raison de bouder, et son parcours plaide pour un intérêt massif. "Je reviens de très très lojn. On ne s'imagine pas d'où je viens", explique-t-elle. "Pour moi, le fait d'être là, en bonne santé, heureuse, c'est le plus important. Je reviens de très loin. Je ne veux pas entrer dans les détails. Etre en bonne santé, avec des gens qu'on aime autour de soi, c'est le plus important. Ce n'est que du bonus aujourd'hui."
Souvenez-vous, entre 2006 et 2010, elle fait partie des cinquante meilleures joueuses du monde, et donc des meilleures Françaises. Elle a à peine 20 ans. En octobre 2010, à 23 ans, elle atteint même le 15e rang mondial. Sa ténacité, sa hargne font d'elle une joueuse redoutable, et son sourire séduit le grand public. Elle est entraînée par son père, Arsalan, aux méthodes particulières mais qui vont bien à sa fille. Sauf que les relations se tendent. Les résultats fluctuent, sa bonne humeur aussi.
Voici deux ans, elle pointait déjà à la 185e place mondiale. Elle avait tenté déjà de revenir, à Roland-Garros, en bénéficiant d'une invitation dans le tableau final. Le jour du tirage au sort, elle était sur une piste d'athlétisme, dans la région parisienne, non loin de l'Académie de Patrick Mouratoglou, qu'elle avait intégrée. Elle travaillait, avec un préparateur, sa condition physique, base de tout son jeu. Cela n'avait pas suffi pour renverser Petra Kvitova au 1er tour, la 7e mondiale s'imposant alors en trois manches.
Le retour aux sources à Saint-Etienne
Le talent était toujours là. Le physique un peu moins, l'envie aussi sans doute. Mais tout ça, c'est derrière elle. Ou plutôt, c'est encore son présent mais elle a retrouvé la bonne voie. Nabil Goulham, ancien athlète et frère de l'ancien footballeur de St-Etienne, s'occupe de sa préparation physique et raconte: "Quand on a commencé, elle avait 20kg de trop. Même plus peut-être. Mais c'est une grosse bosseuse, et elle a très envie d'y arriver. Aujourd'hui, elle en a peut-être encore dix de trop. On a fait la moitié du chemin. Mais elle travaille dur, et le fait toujours avec le sourire."
C'est en effet à St-Etienne qu'Aravane Rezai a retrouvé la bonne route. C'est là qu'elle est née, là que sa famille vit. Son père a retrouvé sa place à ses côtés, mais pour ce retour à la compétition, il est resté dans le Foretz. Son frère, Anouch, fait également partie de son entourage pour la ramener au plus haut niveau, servant de coach mais aussi de sparring-partner, comme Joris Lopez, un joueur de Monistrol. Quand elle évoque son entourage, les gens qu'elle aime, c'est à eux qu'elle pense.
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"Retrouver le très haut niveau"
Face à Julie Coin, elle a passé deux heures à lutter pour s'incliner 7-5, 6-3. "C'est compliqué, on essaye de bien faire. Julie joue très très bien. Pour un premier match, je suis très satisfaite. C'était compliqué de frapper, d'avoir un jeu où on fait que des coups d'attaque et essayer de garder le balle le plus possible. C'était un compromis assez difficile à trouver aujourd'hui. Mais je me suis battue, et c'était le plus important."
La dernière fois qu'elle avait mis un pied sur un terrain de tennis en compétition, c'était dans un challengeur à Grenoble, en février 2014. Cette défaite à Paris ne sera pas un coup d'arrêt, juste une première étape: "J'ai un objectif: aller le plus loin possible, gagner le plus de matches et retrouver le très haut niveau. C'est ce qui me fait plaisir et je m'en donne les moyens tous les jours. Cela peut revenir très vite."
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