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Annecy-2018 se recentre avec Chamonix

Suivant les critiques du Comité international olympique (CIO), les responsables de la candidature d'Annecy pour les Jeux Olympiques d'hiver de 2018 ont apporté des modifications quant aux sites des épreuves. Ainsi, Morzine-Avoriaz, Flaine, Megève et Saint-Gervais ont disparu au bénéfice d'une montée en puissance de Chamonix, aux côtés d'Annecy. Et Marie-José Perec sera ambassadrice de cette candidature.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Pour avoir une chance de remporter la mise, il fallait faire tapis. Les responsables de la candidature d'Annecy à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver n'ont pas hésité longtemps à jouer le gros coup. En excluant du dossier les villes de Morzine-Avoriaz, Flaine, Megève et Saint-Gervais, pour donner un peu plus d'importance notamment à Chamonix, ils espèrent détenir une belle main pour sortir du jeu leurs rivaux Munich et Pyeongchang. Mais il faut remonter un sacré retard, Allemands et Sud-Coréens ayant obtenu entre 8 et 9 à l'évaluation du CIO, Annecy obtenant entre 4 et 7.

"On a pris une décision clé qui nous a fait changer tout le dispositif", a expliqué Edgar Grospiron, directeur général de la candidature. En juin dernier, le groupe de travail du CIO, chargé d'évaluer les dossiers, avait stigmatisé l'importante dispersion des sites, qui était au centre du projet puisqu'Annecy-2018 voulait qu'un maximum de stations du département participe à ces JO. Et de détailler un des éléments clés de cette modification: "On a décidé de retirer le village olympique initialement prévu dans la plaine du Mont Blanc, sur des terres agricoles, pour le remonter à Chamonix." Ce Village, initialement prévu à 2500 lits dans son premier emplacement, comptera finalement 1400 lits dans la nouvelle version prévue sur le parking Grêpon, un site inesthétique, à l'entrée de la cité du Mont-Blanc. Cette perte en terme de couchages a conduit le comité à faire redescendre à Annecy - où le Village compte plus de 3000 lits - une partie des épreuves. "Et à partir du moment où le Village était à Chamonix même, il fallait avoir des épreuves au plus près".  Megève, Morzine et Flaine étaient donc condamnés. Avec ce nouveau schéma, le comité est assuré de tenir un projet "collant au plus près aux attentes du CIO", selon son directeur général. "Nous avons désormais de belles chances d'aller au bout. On a une vraie candidature, avec des valeurs sûres concernant notre infrastructure. Nous avons retravaillé notre dispositif jugé trop dispersé par le CIO. Nous avons fait des choix drastiques mais nécessaires."

Du coup, Chamonix récupère beaucoup d'importance dans le projet, malgré les 100km qui séparent la station de celle d'Annecy. Des rencontres de hockey-sur-glace, le ski alpin sur la célèbre piste des Houches, et des Planards pour les slaloms, voilà le deuxième pied sur lequel va reposer le dossier. Le pôle d'Annecy accueillera le patinage artistique et de vitesse, le curling, le freestyle et le snowboard (dans le massif du Semnoz), le ski de fond (La Clusaz) et le biathlon (le Grand Bornand) dans un rayon de 35 km maximum autour de la préfecture de Haute-Savoie. Luge, bobsleigh et skeleton seraient eux toujours organisés à La Plagne, sur les installations des Jeux d'Albertville (1992). "Il y aurait des sports de neige et de glace dans les deux villes", a noté Edgar Grospiron, en dévoilant le projet porté d'ailleurs par le slogan: "la neige, la glace et vous". Pour porter cette candidature, Marie-José Pérec s'est engagée comme ambassadrice: "Je suis là tout simplement parce que je suis une sportive et que je trouve que les Jeux sont la plus belle chose qui soit. Il n'est pas envisageable pour moi de ne pas soutenir une candidature française, un projet porté par des sportifs où tout est mis en oeuvre pour qu'on l'emporte", a déclaré l'ancienne triple championne olympique.

Mais tout n'est pas encore figé. Et Edgar Grospiron n'est pas homme à bluffer: "On sait où on va mettre nos sites mais il faut les dessiner, prévoir les accès, les parkings, mettre en place le système de transports, d'hébergement, réfléchir au devenir des équipements". Et il ne reste que trois mois pour penser à tout ça, la remise des dossiers définitifs étant fixée au 11 janvier. Et pour le verdict, ce sera le 6 juillet 2011, lors de la cession du CIO à Durban, en Afrique du Sud.

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