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Angleterre-France: moins un match qu'un symbole

Le match amical à Wembley entre l'équipe d'Angleterre et de France (21h) aurait dû être une belle occasion pour certains joueurs de se montrer à leur avantage à sept mois de l'Euro. Après les attentats à Paris, le coeur n'y sera pas sur le terrain, et les enseignements seront bien difficiles à tirer de cette rencontre. On retiendra plutôt le symbole d'une vie qui continue, dans la communion entre deux nations autrefois "ennemies".
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

En temps normal, ce match entre l'Angleterre et la France aurait dû offrir de nombreuses perspectives. D'abord à une équipe de France, engagée dans une série de six victoires consécutives. Elle qui avait débuté l'année 2015 par trois défaites en quatre matches (3-1 contre le Brésil, 4-3 contre la Belgique, 1-0 en Albanie pour une victoire sur le Danemark 2-0) aurait dû voir l'horizon tout en bleu, à sept mois de l'Euro-2016 à domicile. Ensuite à des joueurs comme Kingsley ComanHatem Ben Arfa, André-Pierre Gignac voire Lassana Diarra, dont les retours (pour les trois derniers) ou le premier appel en bleu pouvaient leur permettre de bousculer la hiérarchie en sortant de belles performances à Wembley. Mais la vague d'attentats, vendredi à Paris, est venue bouleverser tout cela.

Pour un soir, Wembley devient Wembleu

Ce 40e match de l'Histoire entre la France et l'Angleterre a été maintenu, malgré les circonstances. "Je crois que ce match permettra de montrer notre solidarité", a déclaré Roy Hodgson, le sélectionneur anglais. "Il faut  montrer que la vie continue, que le maillot représente quelque chose, que la  France est toujours debout. Une fois sur le terrain, les joueurs sont des  compétiteurs. Ils feront le maximum pour produire un beau spectacle", avait justifié Noël Le Graët lundi dans L'Equipe. Le coeur et surtout l'esprit des joueurs ne seront pas totalement tournés vers la performance. "Tout a été très dur mais on se doit de jouer demain, ne  serait-ce que pour notre pays et également pour les victimes", a glisse le capitaine Hugo Lloris à la veille du match. "Il y aura beaucoup d'émotions chez  les joueurs, ce sera un grand moment de solidarité. Ce sera un moment  particulier, touchant et après il faudra faire le boulot sur le terrain. On va  essayer de se focaliser sur le match et essayer de rendre une bonne performance  collective. C'est une manière d'échapper aux circonstances dramatiques  connues".

Pour Antoine Griezmann et Lassana Diarra, ce sera peut-être encore plus difficile, la soeur du premier ayant échappé au massacre du Bataclan contrairement à la cousine du deuxième. Pour tous les joueurs présents sur le terrain, une mauvaise performance n'aura que peu d'importance. Le contexte est trop particulier pour en tirer des enseignements. Les manifestations de solidarité prévues par les Anglais, avec une Marseillaise probablement chantée par les 80 000 spectateurs, ne fera qu'ajouter de l'émotion à une rencontre qui n'en manquera pas. "Nous chanterons la Marseillaise", a annoncé Martin Gleen, le patron de la Fédération anglaise à la veille du match. "Les yeux du monde seront sur nous. C'est important de faire quelque chose qui montre que le terrorisme ne peut pas gagner."

Invaincue contre l'Angleterre depuis six matches et une défaite (1-0) à Montpellier en 1997 dans le Tournoi de France préparatoire à la Coupe du monde 98, l'équipe de France aimerait certainement finir l'année de manière positive, sur le terrain. Les neuf joueurs évoluant en Premier League rêveraient de briller, à l'image d'un Anthony Martial encore étincelant vendredi dernier contre l'Allemagne et qui se fait, à vitesse grand V, une place au soleil à la pointe de l'attaque. Mais c'est surtout l'envie de sortir du cauchemar qui accompagnera tous les acteurs, joueurs comme spectateurs, unis dans un nouvel hommage aux victimes.

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