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Alain Mimoun est décédé à 92 ans

Champion olympique du marathon en 1956 à Melbourne, Alain Mimoun est décédé hier à l'âge de 92 ans, à Champigny, dans le Val de Marne. Grande figure du sport français en général et de l'athlétisme en particulier, cet ancien combattant de la seconde Guerre mondiale, né en Algérie en 1921, a longtemps continué à faire du sport, s'intéressant à tout. Spécialiste du 5000m, du 10 000m et du marathon, il était toujours le grand supporteur des équipes de France
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Sa victoire sur Emil Zatopek lors du marathon des Jeux Olympiques de Melbourne en 1956 restera comme son plus grand exploit. Mais Alain Mimoun demeurera comme l'un des plus fervents supporteurs des équipes de France, un homme ayant toujours couru pour son plaisir et pour sa santé, parcourant toujours une dizaine de kilomètres chaque jour. A chaque fois, il faisait partager son amour du sport, sa passion pour le dépassement de soi et l'effort.

Né le 1er janvier 1921 à El Telagh, dans l'Algérie française et dans une famille modeste, Ali Mimoun Ould Kacha (son vrai nom de naissance) était l'aîné d'une fratrie de 7 enfants. A 19 ans, après avoir obtenu son certificat d'études primaires avec une mention bien, il s'engage dans l'armée française au début de la Seconde guerre mondiale. C'est là qu'il se met sérieusement au sport, découvrant la course à pied. Combattant l'Afrika Corps lors de la campagne de Tunisie, participant à la campagne d'Italie, il y est blessé à un pied par un éclat d'obus. Il évite de justesse l'amputation grâce à l'inspiration d'un médecin, et participe au débarquement en Provence. C'est de là que vient son amour pour la France et son admiration pour le général De Gaulle.

Le sommet de ​Melbourne

Après la guerre, il intensifie sa pratique du sport, au sein du Racing Club de France, dont il a toujours porté les couleurs. Pour la première fois champion de France du 5000 et du 10 000m en 1947, il franchit ensuite les étapes internationales: l'argent sur 10 000m aux JO de Londres en 1948, le même métal sur 5000 et 10 000m aux JO d'Helsinki en 1950, vice-champion d'Europe sur ces deux distances en 1950. A chaque fois, le Tchèque Emil Zatopek le devance. Cette rivalité, les deux hommes vont l'entretenir longtemps sur la piste, mais pas hors des stades, puisque les deux hommes seront toujours de grands amis. Du respect, de l'admiration, les deux hommes entretiennent les plus belles valeurs du sport. Et en 1956, Alain Mimoun prend sa revanche sur son meilleur adversaire, lors des JO de Melbourne. A 35 ans, avec le dossard 13, au lendemain de la naissance de sa fille qui portera le nom d'Olympe, sous une chaleur accablante, Mimoun profite de la méforme du Tchèque, opéré d'une hernie un mois avant, pour partir seul et, au courage, finir ce marathon en 2h25. "Le coup de marteau, ça a été autour du 30e km. Les 5 minutes les plus  durs, plus difficiles que tout le marathon. Je m'insultais 'fainéant, tu ne vas  pas lâcher maintenant'. Je pensais à ma mère, à ma femme, à ma fille qui venait  de naître", racontait le Français au sujet de cette course mythique. Et lorsque Zatopek coupa la ligne d'arrivée en 6e position, en apprenant que son ami s'était imposé, il se mit au garde à vous, retira sa casquette et le félicita, les deux hommes restant ainsi unis de longues secondes. Ce sera leur dernière course commune.

En 1966, à 45 ans, il décroche son dernier de ses 32 titres de champion de France, ayant par ailleurs 20 records de France à son actif. Chevalier de l'Ordre national du Mérite, Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de la Légion d'honneur, Commandeur de la Légion d'Honneur et Grand officier de la Légion d'Honneur, il a été décoré successivement par quatre présidents de la République (René Coty, Georges Pompidou, Jacques Chirac, Nicolas Sarkzoy). En 2003, lors des Mondiaux organisés à Saint-Denis, il était aux premières loges pour vivre l'événement, étant ovationné par tout le Stade de France, comme c'était toujours le cas où qu'il aille. En France, une cinquantaine de rues, de stades ou d'écoles portent son nom.

Video : Retour sur la carrière d'Alain Mimoun


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