Roland-Garros 2023 : "Quand je l’ai vu la première fois, on aurait dit Jésus"... Dans les pas de Stefanos Tsitsipas à Quimperlé
Il prendra sa place comme tout le monde lors de la "night session", mardi 6 juin, pour être aux premières loges afin d'assister au duel entre Stefanos Tsitsipas et Carlos Alcaraz lors des quarts de finale de Roland-Garros. Mais Basile Spanos ne sera pas un supporter comme les autres. Président du Tennis club de Quimperlé depuis une dizaine d'années, il abrite dans ses rangs le numéro cinq mondial depuis 2017.
L'histoire entre la France et le Grec débute lorsque Tsitsipas rejoint l'académie de Patrick Mouratoglou près de Nice en 2015. L'ex-informaticien originaire de Grèce le repère. "Quand j'ai vu un Tsitsipas passer sur une feuille de match, j'ai été étonné parce que la Grèce n'est pas réputée pour le tennis, plus le basket", explique Spanos.
L'homme de Quimperlé
Un Challenger à Brest, un an plus tard, permet un rapprochement entre le père du prodige et le président de Quimperlé qui sont originaires du même quartier de Glyfada, à Athènes. "J'ai abordé son père, on a parlé grec. Et je lui ai vanté mon club. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd." Le Néerlandais Robin Haase, ex-33e mondial, et surtout l'Espagnol Roberto Bautista-Agut, 9e joueur mondial à son meilleur niveau, ont été licenciés du club finistérien par le passé, et s'ajoutent à sa prestigieuse carte de visite.
"C'est une illumination. Quand je l'ai vu la première fois, avec sa chevelure, son charisme, on aurait dit Jésus. Il dégage quelque chose. Il a vraiment marqué notre staff, notre club."
Basile Spanos, président du tennis club de Quimperléà franceinfo: sport
En 2017, Tsitsipas rejoint à son tour l'équipe, alors qu'il s'apprête à faire son entrée dans le top 100 mondial, à seulement 17 ans. "C'est quelqu'un de très humain. Il est colérique, perfectionniste et exigeant avec lui-même. Il me rappelle Gustavo Kuerten", décrit avec tendresse Basile Spanos. Il joue deux matchs durant la saison 2017-2018 avec son club, un en simple et un autre en double. Ce seront les seuls qu'il disputera dans le Finistère. Car, dans le même temps, il intègre le top 20 planétaire et sa présence se raréfie logiquement.
"J'ai mis en place une filière grecque !"
Le président du petit club breton garde cependant contact avec la famille. "On se téléphone régulièrement avec son père, et de temps à autre avec lui. J'ai rencontré sa maman, sa tante, ses frères", détaille le Breton. Et à défaut d'avoir la star de la famille à temps plein, c'est Petros, son petit frère, qui officie au sein de l'équipe de Pro A. "J'ai une petite jeune aussi qui est originaire de là-bas. J'ai mis en place une filière grecque !"
A Roland-Garros, cette année, si les deux frères, réunis sur le double, ont chuté dès le premier tour, Stefanos Tsitsipas a relancé la machine en simple sur l'ocre parisienne après un an de digestion et un huitième de finale indigne de son rang. Quatre tours et un seul set lâché en route, du travail bien fait. "Je le sens bien cette année, je lui ait dit d'ailleurs, même s'il n'est pas dans sa meilleure forme. Il se remet bien de ses blessures et de ses opérations. Seul hic, il est dans un tableau de la mort."
"Il a vraiment une détermination à toute épreuve pour gagner un tournoi du Grand Chelem. Il pourrait très bien se laisser aller mais c'est un mort de faim."
Basile Spanos, président du Tennis club de Quimperléà franceinfo: sport
Carlos Alcaraz en apéritif dès les quarts avant une potentielle demi-finale face à Novak Djokovic, la montagne à gravir est haute. Mais Basile Spanos y croit. "Je sens qu'il va réussir à battre l'Espagnol même si c'est sa bête noire. Ça va être un combat incroyable." Avant, peut-être, de revenir à la maison, en Bretagne, la coupe sous le bras. "On ne désespère pas un jour qu'il rejoue pour nous. On est en train de construire un nouveau club et j'espère l'avoir pour l'inauguration."
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