Cet article date de plus de six ans.

Un problème de langue entre les deux Corées pour l'équipe de hockey-sur-glace unifiée à Pyeongchang

A douze jours de l'ouverture des Jeux Olympiques 2018 de Pyeongchang, un chantier reste ouvert du côté de la Corée. Ou plutôt des Corées. L'équipe féminine unifiée de hockey sur glace se heurte à des obstacles inattendus pendant les entraînements, un lexique sportif qui varie grandement de part et d'autre de la frontière, rapporte la presse sud-coréenne lundi. En sept décennies de séparation quasi totale après la guerre de Corée (1950-53), d'absence de contacts entre citoyens ordinaires du Nord et du Sud, la langue jadis commune a évolué différemment.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Les deux Corées partagent toujours le même système d'écriture, le Hangul, alphabet développé au 15e siècle pour remplacer les caractères chinois. Mais le développement séparé des deux Corées s'est traduit par un développement distinct du langage. Dans le Sud capitaliste, les hockeyeurs ont adapté les sons de l'anglais pour les termes sportifs.    

Le patinage, "skating" en anglais, est devenu "seu-ke-ee-ting" et le "t-push", technique défensive d'un gardien, s'est mué en "tee-pu-sh".  Le Nord a inventé ses propres mots, le patinage étant qualifié de "apuro jee chee gee", tandis qu'un "t-push" est un "moonjeegee eedong", soit, littéralement, le "geste d'un gardien".

Une liste de mots de vocabulaire distribuée aux joueuses 

Pour surmonter d'éventuels problèmes de communication, les autorités sportives sud-coréennes ont dressé une liste de tout ce vocabulaire et l'ont distribuée aux joueuses avant leur premier entraînement dimanche. La liste comprend aussi la prononciation anglaise de termes nord-coréens, apparemment à l'intention de Sarah Murry, l'entraîneuse canadienne des Sud-Coréennes. Il s'agit d'"aider les joueuses à comprendre", a déclaré au quotidien Chosun un responsable de l'Association coréenne de hockey sur glace (KIHA). "Mais les gens sont toujours en phase d'apprentissage, alors on entend un patchwork de mots des deux côtés durant l'entraînement".

Cette équipe unifiée est le fruit des efforts de Séoul pour se servir des jeux Olympiques de Pyeongchang, au Sud, pour apaiser les tensions sur la péninsule. D'après l'agence sud-coréenne News1, qui cite un responsable de la KIHA, "l'atmosphère ayant prévalu au premier entraînement était "sérieuse mais amicale". De nombreuses hockeyeuses nord-coréennes ont fait la preuve d'une "grande concentration et détermination à se battre".

23 du Sud, 12 du Nord

Depuis la division de la péninsule, les deux Corées ont concouru ensemble en 1991 seulement, les joueuses de tennis de table raflant l'or aux championnats du monde au Japon, leurs footballeurs parvenant en quarts de finale de la coupe du monde des moins de 20 ans au Portugal. Le Nord et le Sud ont chacun leur propre code olympique, respectivement PRK et KOR, pour République populaire de Corée et République de Corée. L'équipe conjointe sera connue sous le code COR, du nom français de la Corée.

L'équipe compte 23 Sud-Coréennes et 12 Nord-Coréennes, qui ont franchi la semaine dernière la Zone démilitarisée qui divise la péninsule. Elles affronteront la Suède dimanche prochain en match de préparation. Les efforts de Séoul sont loin de faire l'unanimité au Sud, certains accusant le gouvernement de sacrifier sur l'autel de la politique les chances d'athlètes sud-coréens.
 

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.