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Tokyo 2020 : la demande de renforts d'infirmiers provoque un tollé

Au Japon, de nombreuses contestations ont suivi la demande d'infirmiers supplémentaires par les organisateurs des Jeux Olympiques pour faire face au Covid-19.

Article rédigé par franceinfo avec AFP - Vincent Daheron
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Toshiro Muto, directeur général de Tokyo 2020, lors d'une conférence de presse organisée à Tokyo, lundi 26 avril. (NICOLAS DATICHE / POOL)

À moins de trois mois de l'ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo (23 juillet - 8 août), les interrogations sur son organisation se poursuivent, alors que le Covid-19 frappe violemment le Japon ces dernières semaines. Dernièrement, le renfort de 500 infirmiers supplémentaires demandé par Toshiro Muto, le directeur général de Tokyo 2020, a provoqué de nombreuses contestations.

Les infirmiers n'ont pas tardé à réagir

Lundi 26 avril, l'organisation a officialisé avoir fait une demande auprès de l'Association des infirmiers du Japon, confirmant une information issue de médias locaux. Toshiro Muto a assuré que les organisateurs s'efforceraient de "trouver un moyen de s'assurer les renforts" d'un tel nombre d'infirmiers.

"Il va sans dire que les services de santé régionaux ne devront pas subir de perturbations" à cause de cette demande, a-t-il ajouté, disant avoir "insisté sur ce point".

Si Toshiro Muto prend autant de précautions dans ses déclarations, c'est que sa demande a provoqué de vives contestations. Les infirmiers, en premier lieu, n'ont pas tardé à réagir. Mercredi 28 avril, certains d'entre-eux ont protesté vivement, affirmant ne pas être "des pions jetables" qu'on déplace pour un événement "non-essentiel".

"Nous avons atteint nos limites absolues, a réagi la Fédération des travailleurs de santé d'Aichi, organisatrice de la protestation. Donnez-nous plus de moyens et de temps pour nous reposer et augmenter les effectifs. On ne peut se priver de personne pour Tokyo 2020."

Les réseaux sociaux s'enflamment

La grogne s'est également emparée rapidement des réseaux sociaux au Japon. Le hashtag "demande de 500 infirmiers" a été grandement utilisé pour réagir aux propos de Toshiro Muto. Celui demandant de "Protéger des vies plutôt que les Jeux Olympiques" a aussi été souvent relayé. 

"Ce n'est pas une blague, il y a des gens qui meurent à cause des JO", a tweeté un utilisateur. "Vous voulez tuer du personnel médical en première ligne ?", a demandé un autre internaute.

Les organisateurs des JO tentent de persuader l'opinion que l'événement peut se tenir de manière sûre malgré la pandémie, mais les Japonais y sont en majorité opposés en raison des risques sanitaires, selon plusieurs sondages ces derniers mois.

Une quatrième vague importante au Japon

Le Japon, relativement moins touché par le coronavirus que beaucoup d'autres pays, avec quelque 10 000 décès officiellement recensés depuis janvier 2020, connaît actuellement une flambée des cas dans plusieurs départements. Jeudi 29 avril, 5 000 nouveaux cas ont été comptabilisés au total. Un niveau qui n'avait pas été atteint depuis le 24 janvier.

Après l'annonce par la présidente du comité d'organisation, Seiko Hashimoto, d'une possible absence totale de spectateurs, les écueils sont donc nombreux avant le lancement des JO, le 23 juillet.

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