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Mekhissi prêt à "mourir sur la piste"

Mahiédine Mekhissi, vice-champion olympique du 3000 m steeple en 2008, a estimé mercredi, à deux jours de son entrée en piste aux JO de Londres, que "pour être champion olympique, il faut donner la vie, il faut mourir sur la piste". "En quatre ans, j'ai progressé et engrangé de la confiance. Je sais que je suis capable d'aller gagner", a souligné le double champion d'Europe (2010/2012).
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Mahiedine Mekhissi

Q: Comment s'est déroulée la préparation terminale ?
R: "J'ai été à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) pendant trois semaines  après mon titre européen. Je me suis entraîné très dur et je ne me suis pas  fait de cadeau. On a travaillé les spécificités, les allures rapides, les fins  de course. Dans les grandes manifestations, ça se joue beaucoup sur la  tactique. Le 1er tour (vendredi) est essentiel. Je vais courir à l'économie  pour ne pas laisser trop de forces en prévision de la finale, dimanche. Pour la  finale, je me fais plusieurs scénarios de course".
   
Q: Avec quel état d'esprit entrez-vous dans les Jeux ?
R: "J'avais hâte d'arriver ici et de retrouver l'équipe de France, pas  seulement d'athlétisme mais de tous les sports. Je voulais savoir à quoi ça  ressemblait, le climat. C'est la 1re fois que je viens à Londres. Il fait  souvent gris ici (moue). J'ai 48 heures avant de rentrer. J'ai regardé les jeux  à la télé, les épreuves de natation, de judo. Quand je vois les Français gagner  des médailles, ça me fait rêver."
   
Q: Il y a quatre ans, quasiment inconnu, vous aviez conquis la médaille  d'argent...
R: "C'est à Pékin, il y a quatre ans, que j'ai éclaté. J'avais 23 ans et je  n'avais jamais disputé auparavant de grands meetings. Aujourd'hui, je fais  partie des favoris. Il faut assumer son statut. J'ai progressé et engrangé de  la confiance. Je sais que je suis capable d'aller gagner. Je vais courir comme  je sais. Pour être champion olympique, il faut donner la vie, il faut mourir  sur la piste".
   
Q: Cela suffira-t-il face aux Kényans notamment ?
R: "Je suis prêt à les affronter. On se craint. Les Kényans me connaissent.  Je les connais, sauf le dernier, Mutai. Dans les gros championnats, il y en a  toujours eu un jusqu'à présent qui m'a barré la route. Ca se joue sur  l'intelligence tactique. J'ai un contentieux avec Kipruto (qui l'avait gêné aux  Mondiaux-2011 à Daegu et précédé pour la médaille d'argent, NDLR). Le fait de  me retrouver régulièrement le seul Blanc face à eux (les Kényans, NDLR), quand  tout le monde est lâché derrière, c'est magique. Moi, je suis chaud."
   
Q: La lutte pour les médailles est-elle circonscrite aux Kényans et à vous ?
R: "La concurrence est là, élargie avec des Ougandais, des Ethiopiens, des  Marocains et un Américain. J'aime quand il y a du niveau. Plus il y a de fous,  mieux c'est."
   
Q: Qu'est-ce qui motive cette quête de l'or ?
R: "C'est que je n'ai pas encore été champion olympique et champion du  monde. Des garçons comme Tony Estanguet (triple champion olympique de canoë,  NDLR), il a tout gagné. Il peut s'arrêter."
   
Q: Votre compère Bob Tahri, blessé, va-t-il vous manquer ?
 R: "Bien sûr qu'il va manquer à toute l'équipe, pas qu'à moi. Mehdi Baala  (médaille de bronze sur 1500 m aux JO 2008, NDLR) va aussi nous manquer. Ils  ont apporté beaucoup, des +mecs+ qu'on ne remplace pas comme ça. Plus on est,  mieux c'est. A deux (avec Bob Tahri) conte les Kényans, on se sentait plus  forts."

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