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Les entreprises sur le qui-vive pour éviter la paralysie olympique

Certaines entreprises se préparent depuis plus de deux ans, d'autres risquent de mauvaises surprises, mais une chose est sûre: toutes ont été dûment prévenues que les jeux Olympiques de Londres allaient bouleverser leur fonctionnement.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

La poursuite de l'activité du poumon économique du Royaume-Uni - et capitale financière européenne - figure au nombre des grands défis posés aux autorités par ces JO. Avec la crainte, clairement exprimée par le monde des  affaires, que deux semaines de perturbations ne viennent ajouter aux maux d'un pays officiellement retombé en récession. Des difficultés d'approvisionnement au déplacement de millions d'employés dans une ville menacée d'embouteillages monstrueux, les problèmes ne vont en effet pas manquer.

Le comité d'organisation des Jeux, la municipalité de Londres et l'organisme chapeautant les transports de la capitale, Transport for London (TFL), multiplient donc depuis longtemps conseils et mises en garde sur des sites internet dédiés aux entreprises. Pour que la ville ne soit pas paralysée par les 3 millions de trajets supplémentaires attendus certains jours, TFL s'est fixé un objectif ambitieux : convaincre 30% des Londoniens de travailler, avec la bénédiction de leur employeur bien sûr, depuis chez eux.

Ateliers de sensibilisation

L'organisme des transports n'a pas ménagé sa peine pour gagner son pari et  affirme avoir été en contact, grâce à d'innombrables "ateliers" de sensibilisation, avec plus de 20.000 entreprises. Le quartier d'affaires de Canary Wharf, où travaillent plus de 100.000 personnes, a fait l'objet d'une attention particulière. Desservi par la même ligne de métro que le stade olympique qui se trouve un peu plus au nord, elle abrite les sièges de sociétés de premier plan, comme les banques Barclays et HSBC.

Celle-ci "fonctionnera à pleine capacité pendant les Jeux", a assuré à l'AFP un porte-parole, qui s'attend à ce que "30 à 40%" des 8.500 employés du siège  travaillent à distance, d'autant plus facilement qu'ils "disposent depuis des années de la technologie et des connaissances nécessaires". "Les autres vont simplement modifier leurs horaires de travail pour éviter les heures de pointe", ajoute-t-il. Partenaire officiel des JO, la société d'audit et de services Deloitte a  fait passer des "tests de résistance" à une centaine de sociétés pour les aider à juger de leur degré de préparation. Pour Mark Naysmith, "directeur à la préparation des Jeux" chez Deloitte,  les entreprises se sont mobilisées dans la dernière ligne droite.

87% des entreprises ont des plans pour traverser les JO

En 2010, seulement deux tiers de celles interrogées s'attendaient à des perturbations. A  100 jours de l'ouverture, 87% avaient des plans pour traverser au mieux cette période délicate. "Les perturbations dans les transports et le taux de disponibilité du personnel restent en tête de leurs préoccupations", explique-t-il. D'autres études sont nettement moins optimistes, comme celle menée par MWB Business Exchange, une autre société de services aux entreprises.

Selon elle, le niveau de préparation restait "alarmant" en mai, et la situation pourrait virer au "cauchemar" pour les moins prévoyants. Sur les 430 entreprises londoniennes de toutes tailles sondées lors de cette étude, seules 11% auraient prévu de laisser leurs employés travailler depuis leur domicile, très loin de l'objectif fixé par TFL. Un autre danger, à l'échelle nationale celui-là, pourrait avoir été  sous-estimé, ont mis en garde certains experts: celui de l'absentéisme provoqué  par les Britanniques qui trouveront une excuse de dernière minute pour rester devant leur écran de télévision plutôt que d'aller au travail...
  

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