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Lavillenie a effacé Pékin à Portland pour se jeter dans Rio

Sept mois après son échec aux Mondiaux de pékin (3e) et cinq mois avant les Jeux Olympiques de Rio où il défendra sa couronne, Renaud Lavillenie est devenu champion du monde en salle de la perche, à Portland. "Cela fait depuis le lendemain des Mondiaux-2015 de Pékin que je pense à ce Championnat, il fallait que je me rattrape ici, pour montrer que ce j'avais fait à Pékin était une énorme boulette", a-t-il déclaré. Avec à la clé un record des championnats (6.02m).
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

"Je suis bien sur la route de Rio." En remportant le titre mondial en salle, Renaud Lavillenie s'est redonné la confiance qu'il avait, provisoirement, perdue à Pékin. Le recordman du monde en salle, auteur du record des championnats du monde avec un saut à 6.02m à Portland, n'a fait que penser à cette épreuve, pourtant simple point de passage avant les Jeux Olympiques de Rio. "Cela fait depuis le lendemain des Mondiaux-2015 de Pékin que je pense à ce Championnat, il fallait que je me rattrape ici, pour montrer que ce j'avais fait à Pékin était une énorme boulette (3e, NDLR) et que j'étais encore là", a-t-il clamé après son succès.

Preuve encore des petites failles créées par ces Mondiaux dans l'esprit du Français, il a ajouté: "La saison avait commencé un peu moyen et elle finit super bien." Après une gêne à un genou, quelques concours décevants, il finit la saison hivernale avec trois sauts à plus de 6m, un titre mondiale, un échec pour effacer son record du monde en salle avec une barre à 5.17m, et une forte impression laissée à ses adversaires.

"C'est bien de gagner et d'en mettre une petite couche"

"Ce qui est bien en perche, à la différence des autres disciplines, c'est que quand on gagne les Championnats du monde en salle, on a la même composition que la finale de Rio, personne ne fait l'impasse pour préparer Rio, c'est bien de gagner et d'en mettre une petite couche", estime-t-il. "Ce qu'il fait semble facile, mais cela n'a rien de facile: la saison était partie bizarrement, mais quand il saute à son niveau, il est difficile à aller chercher", a souligné son entraîneur Philippe d'Encausse. Shawn Barber, le Canadien qui s'est emparé de l'or tant convoité à Pékin, n'a pas pu faire mieux que 5.75m (deux échecs à 5.80m et un dernier à 5.85m).

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"Je crois que c'est la troisième fois dans ma carrière que j'arrive à 6m en trois sauts", soulignait-il après sa victoire. Toujours fanny aux championnats du monde en plein air, le dernier titre qui manque à son palmarès long comme le bras, l'Auvergnat conquiert sa deuxième couronne mondiale en salle, après celle remportée en 2012, quelques mois avant d'être sur la plus haute marche du podium à Londres aux JO. Un signe ?

"Ce n'est pas parce que j'ai gagné ici que je serai champion olympique cet été. Je serai le seul champion olympique à sauter, cela joue en ma faveur, mais on a vu que les mecs sont bons. Il ne faut pas se reposer". C'est pourtant bien deux semaines de repos qui l'attendent, avec le sentiment du devoir accompli, avant de mettre le cap vers la Californie et San Diego pour un stage.

"Il y a 5-6 semaines, j'étais loin de pouvoir faire un concours comme celui-là"

D'ici là, il aura digéré la frustration de ne pas avoir été poussé dans ses retranchements par la concurrence: "J'ai été désagréablement surpris de voir que le niveau n'était pas à la hauteur de ce que je pouvais m'attendre, parce qu'il y avait 15 mecs à 5,75 m. Il y avait tout pour se dire qu'il allait falloir faire 5,85/5,90 pour être sur la 'boîte'. Là, ça a été l'hécatombe à 5,75 m: rien qu'avec mon premier saut, j'étais assuré d'être sur le podium. Le plus important, c'est que moi j'ai réussi à être à mon niveau. C'est plaisant, car il y a cinq-six semaines, j'étais loin de pouvoir faire un concours comme celui-là." 

Rio, c'est dans cinq mois. Renaud Lavillenie a encore le temps d'emmagasiner de la confiance pour arriver au Brésil avec le statut de favori. Et prouver que, contrairement à Pékin-2015, il fera face et sera au rendez-vous pour le seul métal qui le fait rêver: l'or.

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