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Laurent Tillie veut un commando pour le TQO de Tokyo, qualificatif pour Rio

Moins de deux mois après l'échec en finale (contre les champions olympiques russes) du Tournoi de qualification olympique de Berlin, Laurent Tillie, sélectionneur de l'équipe de France, nous a accordé une longue interview. A trois mois du TQO mondial à Tokyo (28 mai-5 juin), qui délivrera 4 tickets pour Rio de Janeiro (dont 1 à une équipe asiatique), dans cette quatrième et dernière partie, il se projette dans cet ultime espoir de voir Rio.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
La rage d'Earvin Ngapeth, l'un des leaders de l'équipe de France, avec derrière Kevin le Roux, Antonin Rouzier et le libéro Jenia Grebennikov (TASSO MARCELO / AFP)

Un souffle. Voilà ce qui a manqué à l'équipe de France pour empocher son billet pour les Jeux Olympiques de Rio. Après avoir dominé la Russie lors de son entrée en lice dans le tournoi de qualification olympique de Berlin, l'équipe n'a pas pu rééditer sa performance, en finale, contre le champion olympique en titre. Cinq matches en cinq jours, c'était trop pour cette formation, la seule avec la Bulgarie à connaître une telle cadence dans cette épreuve berlinoise qui ne décernait qu'un ticket pour les Jeux. "La défaite, je la mets tellement sur le compte de la fatigue et de la décompression", glisse Laurent Tillie à l'heure d'évoquer les raisons de ce revers. "Chaque défaite est un échec par rapport à son plan. C’est une remise en question."

Les nations asiatiques au repos, la France sur le pont

A Tokyo (si la France n'est pas directement qualifiée sans avoir à y participer suite au contrôle antidopage positif d'un Russe lors du TQO de Berlin), le problème physique va de nouveau se poser pour l'équipe de France, au terme d'une saison longue pour la plupart des joueurs avec la Ligue des Champions dans leur club respectif.  "C’est une grosse partie du problème", n'élude pas le sélectionneur. "En plus, il faut savoir que toutes les nations asiatiques ont déjà terminé leur championnat pour se préparer pour ce TQO. L’Iran, le Japon, la Chine et l’Australie seront prêts physiquement et mentalement. Il faut en avoir conscience." Risques de blessure, moindre fraîcheur physique et mentale, les aspects négatifs sont importants. Mais Laurent Tillie veut rester positif: "Le fait de toujours jouer permet de maintenir le rythme. Les JO, c’est un objectif qu’on s’est fixé il y a trois ans. J’espère que la motivation viendra faire la différence."

Lire aussi: Le bilan du TQO de Berlin et le cap vers celui de Tokyo

Vidéo: Laurent Tillie, sa méthode passée au crible

Pour viser les trois tickets olympiques, le staff tricolore va encore, comme avant Berlin, "gérer la fatigue, redonner du peps, de l'énergie, de la vitesse, donner de l’envie, retrouver très vite des automatismes parce que le volley est un sport d’automatisme. On a très peu de temps pour se retrouver. L’idée est de s’appuyer sur toute l’expérience accumulée." A Tours, entre Noël et le Jour de l'An, les Bleus avaient insisté sur des entraînements courts, mais intenses, privilégiant la qualité à la quantité. Cela a failli marcher. Cette fois, le groupe France sera réuni dès la dernière semaine du mois d'avril à Montpellier, "pour ceux qui seront déjà éliminés en Ligue des Champions". Un groupe certainement incomplet. "Les joueurs arriveront au fur et à mesure, et il faudra donner des jours de repos, pas beaucoup surtout pour ceux qui arriveront plus tard. On va également réaliser une semaine de stage au Japon, avec l’équipe du Japon. On travaillera ensemble, même si on est concurrents sur le TQO", souligne le sélectionneur.

"On se reposera au Brésil"

La tentation d'ouvrir le groupe à d'autres joueurs talentueux est-elle à l'ordre du jour ? Car les cadres français sont restés sur le pont depuis la fin mai 2015 jusqu'à la finale de l'Euro, avant de repartir dans leur club, puis enchaîner avec le TQO de Berlin et de nouveau les clubs. "Je ne suis pas trop Saint-André. J’aime bien l’esprit commando. On va décider d’un groupe, et on va avancer avec lui. On le construit par expérience, par le travail réalisé jusqu’à maintenant. Mais il faut toujours être vigilant pour amener du sang neuf", explique Tillie qui rapppelle: "Sur la World League, on a fait une très bonne édition alors qu’on a enchaîné pendant deux mois. Et malgré la fatigue, c’est là qu’on a eu notre meilleur niveau de jeu."

Si d'aventure la France venait à se qualifier pour les Jeux Olympiques (5 au 22 août) après la finale du TQO le 5 juin, elle devrait enchaîner avec la Ligue mondiale dont elle est la tenante du titre, entre le 13 et le 17 juillet. Malgré tout, Laurent Tillie ne négligera pas la défense du premier titre de l'histoire du volley français: "Je suis partisan de jouer la Wolrd League pour la gagner. La compétition amène la compétition. La phase de la World League est en Europe (Pologne, Ndlr), du coup on gérera un peu mieux la fatigue. Ce sont les déplacements qui fatiguent. On se reposera au Brésil (rires)."

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