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Laurent Tillie, le TQO de Berlin dans le rétro, celui de Tokyo dans le viseur

Moins de deux mois après l'échec en finale (contre les champions olympiques russes) du Tournoi de qualification olympique de Berlin, Laurent Tillie, sélectionneur de l'équipe de France, nous a accordé une longue interview. A plus de trois mois du TQO mondial à Tokyo (28 mai-5 juin), qui délivrera 4 tickets pour Rio de Janeiro (dont 1 à une équipe asiatique), dans cette première partie, il tire les enseignements de cette défaite, et fixe un cap vers le Japon.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
L'entraîneur de l'équipe de France de volley Laurent Tillie (PHILIPPE RENAULT / MAXPPP)

Les enseignements du Tournoi de qualification olympique de Berlin

"On a tiré le maximum du groupe, par rapport au contexte, à l’adversaire. Je suis assez fier de ce que les joueurs ont fait, de ce que le staff a réalisé. On a eu dix jours de préparation assez compliqués. Les cinq matches étaient des finales, car on n’a pas de marge de manœuvre, au contraire des Russes ou des Polonais. On est toujours sur le fil car notre jeu est basé sur l’énergie, la contre-attaque, le soutien, la vitesse, la qualité du service. On n’a pas des monstres physiques. Dès que j’ai pu faire tourner, je l’ai fait, comme contre la Bulgarie où les remplaçants ont apporté. On n’a pas eu une journée de repos nécessaire pour aller au bout. On est allé au bout du bout.

Le premier regret, c’est d’avoir trop décompressé contre la Pologne (en demi-finale Ndlr), car on avait tellement peur de mourir qu’on était heureux d’être passé. On a oublié l’objectif primordial : la qualification des JO. On était soulagé de ne pas être mort. C’est une erreur, rétrospectivement. On était encore petit-bras dans l’ambition. Le deuxième, c’est dans le managérat, où on aurait pu faire tourner un peu plus tôt. A ma décharge, les joueurs n’ont pas connu des moments aussi catastrophiques que les Russes par exemple, qui imposaient du changement. Nous, c’était bien-bien-mal… On avait toujours l’impression que ça allait passer."

La grande satisfaction

"J’ai été bluffé par la qualité de ce groupe, par le comportement, l’attitude, la gestion et la qualité du jeu. L’objectif est de rester à ce niveau-là. Chaque défaite est un échec par rapport à son plan. C’est une remise en question. Mais c’est la première chose que je leur ai dite deux minutes après le match : 'On est tous déçus mais on peut être fiers de ce qu’on a fait.' C’était un vrai parcours du combattant."

Les nouveaux axes de travail

"La défaite, je la mets tellement sur le compte de la fatigue et de la décompression. C’est toujours moins facile de rebondir sur de la déception. Il faut qu‘on soit bien meilleurs au block, qu’on soit, malgré la durée de la compétition, plus performants en attaque. On n’est pas loin au 3e set. Il faut arriver à adapter notre niveau d’attaque à notre niveau de fatigue. Cela va encore nous arriver. Mais il faut garder notre qualité de service et de réception. C’est notre base, notre fond de roulement."

Les rivaux dans le TQO du J​apon en mai-juin

"Il y a bien sûr la Pologne et l'Iran, et après je mettrais sur le même niveau le Canada et l’Australie avec deux équipes physiquement fortes avec deux pointus hors norme. Le jour où ils sont en folie, c’est compliqué. Derrière, il y a une équipe comme le Japon, qui a beaucoup progressé ces dernières années. Le danger N.1 de cette compétition, c'est de penser que ce sera plus facile qu'à Berlin. Le danger N.2, c’est l’état de fatigue et les blessures des joueurs. Le N.3, c’est le peu de préparation et de temps."

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