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La natation française mal en point après ses championnats de France

Les championnats de France de Montpellier, qualificatifs pour les Jeux Olympiques de Rio, n'ont pas été une partie de plaisir. Avec des minima très ambitieux, devant offrir des tickets pour le Brésil que pour des médaillables en puissance, des problèmes de chronomètre dans le 200m nage libre, et une ambiance très tendue, les Bleus ont souffert. "Ca a été des Championnats compliqués pour la natation française", reconnaissait Florent Manaudou, qui fait partie des 6 qualifiés en individuel pour Rio. Avant les repêchages.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

"Oui, c'est compliqué, ça a été tendu pour tout le monde, on le savait, même si je suis assez surpris de cette tension maximale". Jacques Favre, le Directeur technique national, ne pouvait que constater l'ampleur des dégâts dimanche, lors de la dernière journée des championnats de France. A l'issue de cet ultime jour, il ne peut compter que sur six nageurs qui ont rempli tous les critères de sélection: Charlotte Bonnet (200m NL), Coralie Balmy (400m NL), Camille Lacourt (100m dos), Jérémy Stravius (100m NL) et Clément Mignon (100m NL), ainsi que Florent Manaudou (50m NL). Six, c'est très peu pour ambitionner de rester la 3e nation mondiale de la natation aux Jeux Olympiques, niveau qu'avaient atteint les Bleus à Londres en 2012 (quatre médailles d'or, deux en argent, une en bronze). "Tout le monde a fait le job et on aura une équipe olympique compétitive", assure le DTN.

En revenant à des critères beaucoup plus élevés, initiés par Claude Fauquet avec les titres olympiques de Manaudou ou Bernard mais laissés de côtés du temps de Lionel Horter, la DTN a fait peser une énorme pression. "C'est une petite révolution culturelle de revenir dans le dur", a reconnu Jacques Favre. "La ligne de l'exigence est quelque chose qui a été partagé avec l'ensemble des entraîneurs, on était d'accord sur ce système-là. Après, ça fait grincer des dents, mais la magie ne marchera qu'a partir du moment où on est prêt." Sur 200m nage libre masculin, les minima correspondaient à la meilleure performance mondiale de la saison. Une marche difficile à franchir à quatre mois des JO.

Une dizaine de repêchés ?

Mais la DTN avait tout de même entrouvert une porte, en se laissant le droit de repêcher certains athlètes qui aurait échoué de peu face aux exigences chronométriques. Ce sera fait mercredi, avec une liste, peut-être, d'une dizaine d'athlètes qui seront engagés dans les épreuves individuelles à Rio. Cela pourrait notamment être le cas d'un Jérémy Stravius, titré sur 200m en 1'46"18 alors que les minima étaient fixés à 1'46"06 comme sur 100m papillon (51"66 au lieu de 51"61), d'une Charlotte Bonnet, championne de France du 100m nage libre en 53"83 pour des minima à 53"72... 

Reste l'atmosphère de fin. "Ce n'était pas agréable de faire cette course, le dernier jours des Championnats avec ce qu'il s'est passé sur le 100 m, sur ces championnats, sur le nombre des qualifiés", expliquait Florent Manaudou. "Je suis quand même heureux de sortir de cette semaine avec un billet. Ca a été des Championnats compliqués pour la natation française. Si j'avais dû faire mon meilleur temps, ça aurait été compliqué pour me qualifier." Et le Marseillais concluait: "J'étais presque le nageur avec Yannick (Agnel) qui avait le plus de choses à perdre parce qu'on est champions olympiques en titre". Avec l'imbroglio du 200m, aujourd'hui, la France n'enverra pas Yannick Agnel, champion olympique en 2012 et champion du monde 2013, défendre sa couronne sur 200m à Rio. Camille Lacourt n'a pas non plus apprécié cette semaine: "L'atmosphère (à Montpellier) est très lourde, il n'y a pas beaucoup de joie, il y a plus de soulagement à chaque fois. Ce n'est pas comme ça que je conçois le sport, je pense que c'est une fête et là on est très, très loin de la fête." Il reste quatre mois aux nageurs français pour retrouver le sourire et l'exprimer dans le bassin brésilien.

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