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JO 2021 : d'un collège francilien aux Jeux, l'histoire française de la devise olympique

Devise des Jeux olympiques depuis 1924, la maxime "plus vite, plus haut, plus fort" trouve sa source dans un collège d'Arcueil, en banlieue parisienne.

Article rédigé par Emmanuel Rupied, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les anneaux olympiques sur l'esplanade du Trocadéro à Paris, le 14 septembre 2017, après la désignation de la capitale française en tant que ville hôte des Jeux de 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Elle est inscrite sur la majorité des médailles olympiques depuis le retour des Jeux. Connue de tous, elle a traversé le temps sans perdre une ride. "Citius, Altius, Fortius". Traduisez par "plus vite, plus haut, plus fort". Plus qu'une simple phrase, c'est la devise qui accompagne les Jeux depuis près de 100 ans et les JO de 1924 à Paris.

Une devise aux accents religieux

Il faut cependant remonter un peu plus loin pour retrouver une trace de cette phrase passée à la postérité. Direction la banlieue parisienne, à Arcueil. En 1890, le prêtre dominicain Henri Didon devient proviseur du lycée Albert le Grand de la ville, alors en grande difficulté financière et aux résultats scolaires médiocres. L'homme est ainsi chargé de passer un coup de neuf sur l'institution. 

Pour franchir un cap, la solution passe par le sport. De nouveaux équipements sont installés. Un bassin de natation ou encore un manège équestre voient le jour. L'esprit est sain, le corps doit l'être aussi. L'année suivante, il organise ainsi un championnat sportif et cite, en clôture de l'événement, la légendaire devise. L'expression "Citius" ("Plus vite") fait référence à l'esprit et à sa capacité de compréhension. "Altius" ("Plus haut") est lié à la religion et indique le chemin... vers le Christ. Enfin, "Fortius" ("Plus fort") doit marquer le renouveau de ce corps façonné par le sport. Ces mots deviendront la devise du collège et marqueront son renouveau. 

Portrait du père Henri Didon (1840-1900), prêtre dominicain francais, inventeur de la devise des Jeux olympiques "Citius, Altius, Fortius". (LEEMAGE VIA AFP)

Un discours et une devise

Lorsque le père Didon prononce le discours en public, il attire l'attention d'un homme. Le baron Pierre de Coubertin, qu'il a rencontré quelques mois plus tôt, est séduit. Historien, pédagogue, le natif de Genève a fait du sport une vocation et de l'olympisme un choix de vie. Il multiplie les appels dans ce sens et veut restaurer les Jeux pour les moderniser.

En juin 1894, lors d'un congrès de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (UFSA) à la Sorbonne, il acte le retour des JO et fonde le Comité international olympique (CIO). Deux ans plus tard, les premiers Jeux olympiques modernes débutent à Athènes. Et si la formule "Citius, Altius, Fortius" n'est pas encore liée officiellement à la compétition, elle devient celle du CIO. 

Quand la performance éclipse la religion

Pas de devise mais une marque qui s'exporte déjà. La dimension religieuse est très présente durant ces premières olympiades. Le père Henri Didon célèbre ainsi la première "messe olympique" à Athènes. Proche de Pierre de Coubertin, il représente le renouveau que veut apporter le baron au sein de la société à travers le sport. Ce dernier va toutefois neutraliser la maxime, considérée comme trop religieuse dans une France qui se laïcise. "Altius" fait ainsi désormais écho à un appel à la performance plutôt qu'à une volonté de trouver un chemin vers le Christ. 

Il faut cependant attendre deux décennies et les Jeux de 1924 à Paris pour voir la maxime être introduite comme devise officielle des JO. Entre-temps, le collège Albert le Grand n'a pas totalement réussi à remonter la pente. En 1900, le père Henri Didon meurt, le collège lui survivra quelques années avant d'être remplacé par l'actuelle Caisse des dépôts et consignations. La devise, elle, a survécu. Et elle est toujours indissociable des Jeux.

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