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Kasparov met Poutine en échec

L'ancien champion du monde russe d'échecs Garry Kasparov, opposant affirmé au président Vladimir Poutine, a estimé jeudi que les Jeux d'hiver de Sotchi allaient promouvoir la dictature dans le pays, et a appelé les athlètes à protester. "Participer à cet événement, en particulier à la cérémonie d'ouverture, va bien aider le dictateur parce que c'est tout ce dont il a besoin pour être le centre d'attention du public", a-t-il déclaré.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 1min
Garry Kasparov (CHRIS STEIN / AFP)

Kasparov, 50 ans, est un opposant farouche du président Poutine depuis longtemps. Il a été l'un des fondateurs des mouvements d'opposition "L'Autre Russie et Solidarité", devenant un des principaux opposants du Kremlin. Ces dernières années, il s'est mis en retrait et s'est surtout fait le porte-parole de l'opposition à l'étranger. Il avait déjà organisé l'année dernière des manifestations contre le gouvernement pour son  adoption de la loi anti-gays.
Depuis quelques mois, il en a remis une couche, critiquant le choix de la tenue des Jeux dans la station balnéaire de la Mer noire, estimant que les infrastructures ne seraient pas prêtes à emps. Il mettait ainsi directement en cause la capacité du pays à répondre aux exigences olympiques.

La complicité du CIO

Le Grand Maître, considéré par beaucoup comme le plus grand joueur d'échecs de tous les temps, a également critiqué l'attitude et la complicité du Comité international  olympique (CIO) pour n'avoir pas pris position. Les athlètes "de tous temps ont réagi, en 1968 à Mexico par exemple", a continué Kasparov, en référence au salut "Black Power" des sprinters américains Tommie Smith et John Carlos lors de la remise des médailles. A Sotchi "nous  assistons à des jeux Olympiques qui sont manifestement utilisés pour la  promotion de la dictature", a-t-il ajouté.

Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré cette semaine que les athlètes pourraient faire des déclarations politiques s'ils le souhaitaient à Sotchi,  mais uniquement lors de conférences de presse. Des protestations faites pendant  les compétitions pourraient conduire à des sanctions, a-t-il dit.

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