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JO 2024 : Que contient le budget de 6,6 milliards d'euros ?

Paris 2024 estime le coût des jeux Olympiques à 6,6 milliards d'euros, un chiffre bien inférieur à celui des dernières éditions. Une prévision modeste liée à l'existence de la plupart des infrastructures. Décryptage.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Paris estime le coût des Jeux Olympiques de 2024 à 6,6 milliards d'euros.  (CITIZENSIDE/CARLOS GARCIA GRANTH / CITIZENSIDE)

Deux budgets bien distincts

Tout d'abord - et les jeux Olympiques sont en cela uniques par rapport aux autres grands événements sportifs qui ne font pas une telle distinction - les JO fonctionnent historiquement sur deux budgets : celui du Comité d'organisation (Cojo) et celui dévolu aux infrastructures pérennes, réalisées ou accélérées grâce aux Jeux et destinées à leur survivre - routes, aéroports, lignes de métro, stades, piscines, etc.

Un budget d'organisation bien circonscrit

Le budget Cojo est, sur les dernières éditions des JO, relativement stable autour des 3 milliards d'euros (3,3 milliards prévus pour Paris). Il englobe les dépenses destinées à l'organisation proprement dite de la quinzaine olympique: frais de fonctionnement du Cojo, aménagement des sites existants, logement, transport et entretien des athlètes, ainsi que toutes les infrastructures temporaires.

Lors des dernières décennies, ce budget a toujours été à l'équilibre, voire bénéficiaire, sauf à Rio. Il est abondé par la contribution du CIO (1,41 milliard d'euros à Paris), la vente de billets (1 milliard estimé) et le programme de sponsoring national (1 milliard), c'est-à-dire la conclusion de partenariats entre le Cojo et des entreprises n'entrant pas en concurrence avec la quinzaine de Top sponsors du CIO. Londres 2012, comme s'apprête à le faire Tokyo 2020, a réalisé un joli bénéfice sur ce budget Cojo, grâce notamment à un très performant programme commercial interne et à une politique de billetterie qui a assuré le remplissage des stades à des prix élevés.

Le périlleux budget d'investissement

C'est toujours sur le second budget que le bât blesse et que les dérapages sont enregistrés. En phase de candidature, les villes postulantes ont souvent tendance à minimiser l'importance des dépenses d'infrastructures, avant de rajouter des projets dispendieux au moment de la réalisation. Londres 2012 a ainsi vu son second budget exploser après avoir décidé, une fois l'attribution des Jeux validée, de créer une ligne de métro vers l'East End et de rénover de fond en comble un quartier alors déshérité.

Dans le cas de Paris, le budget hors-Cojo, estimé à 3,3 mds d'euros, comprend la réalisation pérenne de la piscine olympique, du Village des athlètes et des médias, qui seront reconvertis en logements et serviront donc la population locale. Il couvre également l'aménagement des transports publics pour les personnes handicapées, une exigence du CIO. Quasiment la moitié, soit environ 1,3 milliard d'euros, sont prévus pour le seul Village olympique "mais seront financés (via un PPP) par les promoteurs qui commercialiseront ensuite les appartements", note Etienne Thobois, directeur général de la candidature et du futur Cojo, qui calcule que les Villages coûteront au total entre 160 et 180 millions d'euros seulement, en frais d'aménagement.

Par le passé, les transports ont souvent plombé les comptes finaux des Cojo. L'aéroport de Pékin ou de Sotchi, le métro de Londres... Dans le cas de 2024, le plan de financement des transports du Grand Paris ayant été budgétés bien avant la candidature, la facture finale ne devrait pas trop évoluer. C'est du moins ce qu'affirment les promoteurs de la candidature parisienne.

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