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JO 2018 : Marie Dorin-Habert, juste pour le plaisir

Les Jeux Olympiques de Pyeongchang seront l'ultime rendez-vous majeur de Marie Dorin-Habert. Mais celle qui a été durant trois ans la tête d'affiche du biathlon féminin français aborde l'évènement sans aucun autre objectif que de se faire plaisir et de profiter une dernière fois de l'ambiance magique des JO.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

La quintuple championne du monde se présentera au départ du sprint samedi dénuée de réelle ambition tant sa saison s'apparente à un chant du cygne. Fragile sur le plan mental et n'hésitant pas à se dénigrer dans de longs messages postés sur les réseaux sociaux après une contre-performance, la Lyonnaise de 31 ans semblait s'être enfin libérée de ses démons intérieurs. Mais c'est son corps qui l'a peu à peu lâchée cet hiver, la poussant à envisager la fin de sa carrière au terme de l'actuel exercice. 

Sa sélection pour ses troisièmes JO n'a d'ailleurs été obtenue qu'in extremis après la dernière étape de Coupe du monde disputée à Anterselva, sa 13e place lors de la poursuite constituant son meilleur résultat de la saison. La biathlète aux 7 victoires en carrière avait même été dispensée la semaine précédente des épreuves individuelles à Ruhpolding, histoire de recharger les batteries après une série de prestations catastrophiques. Signe d'un malaise profond. 

Difficile dans ces conditions d'envisager un exploit à Pyeongchang, les chances françaises reposant principalement sur les épaules de Justine Braisaz, vainqueur de sa première course en Coupe du monde, le 17 décembre au Grand-Bornand. "Je suis ici pour en profiter, m'en mettre plein les yeux et garder le plus possible de souvenirs de cet événement particulier, se contente-t-elle de déclarer en guise d'objectifs pour ces JO. Je ne me sens pas d'annoncer des choses. Je n'ai pas un niveau physique suffisant pour rivaliser avec les meilleures mondiales. J'adorerais pouvoir me faire plaisir et remonter dans mon estime personnelle, tourner cette page et me dire que c'étaient de bons moments."

"Je suis en slow-motion"

Dorin l'avoue elle-même: elle n'a aucun pépin physique, elle est juste "nulle" et plus en capacité de jouer les premiers rôles.   "Le corps n'y arrive plus et il n'y a plus de gaz. Je suis en slow-motion. J'ai l'impression d'avoir fait mon temps", explique-t-elle. D'où cette décision de dire stop et de ranger skis et carabine en fin de saison.

"Ce qui est addictif dans le sport de compétition, c'est quand ça répond. Quand on subit tout le temps, ce n'est jamais agréable", poursuit Dorin dont les meilleures chances pour remporter une 3e médaille olympique (après le bronze et l'argent à Vancouver en 2010) reposent sur le relais avec Justine Braisaz, Anaïs Bescond et Célia Aymonier. "C'est une compétitrice de toutes façons, elle mettra le dossard, aura envie de s'épanouir et de faire un résultat, veut croire Julien Robert, l'entraîneur des Bleues. Dans la carrière d'un athlète,  faire les Jeux Olympiques, c'est exceptionnel. Il faut en profiter."    

Il sera ensuite temps pour elle de basculer vers l'après-biathlon avec l'ouverture d'un hôtel dans le Vercors avec son mari et le fondeur Robin Duvillard, dont la construction se terminera en septembre, et la recherche d'un métier dans le domaine de l'environnement. "Je ne vais pas m'ennuyer", assure-t-elle.   

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