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JO 2016/Dopage: la Russie soulagée après la décision du CIO

La Russie et ses sportifs ont poussé lundi un soupir de soulagement après la décision du Comité international olympique (CIO) de ne pas exclure le pays des jeux Olympiques de Rio (5-21 août), reléguant cette responsabilité aux fédérations internationales.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov à Moscou le 21 juillet 2016.  (SERGEY GUNEEV / SPUTNIK)

Cette décision a suscité de nombreuses critiques dans le mouvement olympique, alors qu'un rapport indépendant du juriste canadien Richard McLaren, à la demande de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a mis en évidence un système de dopage d'Etat dans le sport russe de 2011 à 2015. L'AMA s'est ainsi dite "déçue" tandis que l'Usada, l'agence américaine antidopage, a parlé de "désordre" créé par le CIO.

"Nous nous félicitons"

En Russie, où le sport et les médailles sont une priorité nationale, le soulagement était immense. "Nous nous félicitons naturellement" de la décision du CIO, a ainsi estimé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, évoquant une "décision positive". "Cette décision n'est pas mauvaise pour nous. Elle a été prise et nous devons la respecter", a déclaré à l'AFP le président du comité pour le Sport à la Douma (chambre basse du Parlement), Dmitri Svichtchev, tout en regrettant que les sportifs russes ayant déjà été contrôlés positifs pour dopage, soient privés de Jeux.

"Vous ne pouvez pas punir quelqu'un deux fois pour la même peine", a-t-il déclaré. Ces conditions devraient notamment empêcher le cycliste Ilnur Zakarin, vainqueur cette année d'une étape du Tour de France et suspendu en 2009 pour prise de stéroïde, de participer aux Jeux. La quadruple championne du monde de natation Yulia Efimova, contrôlée positive en 2014 à un stéroïde et suspendue 16 mois, devrait également être absente de Rio, tout comme sa coéquipière Natalia Lovtsova, suspendue en 2013. La médaillée olympique d'haltérophilie Tatiana Kashirina, sanctionnée en 2006, pourrait aussi être privée de Jeux.

Gymnastes et escrimeurs déjà à Rio

Les sportifs russes ne pourront aller à Rio qu'après y avoir été autorisés par leurs fédérations de tutelle, qui passera au crible leur CV antidopage et s'assurera qu'ils ont tous subi des "contrôles crédibles" faits hors de Russie. Première à réagir, la Fédération internationale de tennis (ITF) a donné son feu vert à la participation des huit joueurs et joueuses de tennis sélectionnés par la Russie. La décision de la Fédération internationale de judo, qui avait soutenu la Russie avant même que se prononce le CIO, devrait rapidement suivre. Les patrons des fédérations russes d'escrime et de pentathlon ont estimé lundi que leurs sportifs seraient autorisés à concourir à Rio, mais attendent une confirmation officielle qu'ont déjà reçu les archères russes, championnes du monde.

Mais certains sportifs n'ont pas attendu pour s'envoler à Rio. C'est le cas des escrimeurs ou des gymnastes, dont l'entraîneur principal, Valentina Rodionenko, a assuré à l'agence de presse TASS: "Le pire est derrière nous". La majorité de la sélection s'envolera pour Rio jeudi. Pour les 68 athlètes privés de JO à cause de la suspension de la Fédération russe d'athlétisme, il n'y a en revanche plus aucune chance d'aller à Rio après la décision jeudi du Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne. "Notre bataille pour Rio est terminée", a regretté la star du saut à la perche Yelena Isinbayeva, qui visait à Rio une troisième médaille d'or olympique avant de prendre sa retraite.

"Stepanova a eu ce qu'elle mérite"

Si le CIO a pris des sanctions, elles visent avant tout Yuliya Stepanova, la lanceuse d'alerte à l'origine des révélations sur le dopage russe. Cette spécialiste du 800 m sera privée de JO, car elle a été sanctionnée pour dopage dans le passé, ce qui a là-aussi suscité un tollé parmi les responsables de l'AMA et de l'Usada. Stepanova a eu ce qu'elle mérite, a estimé Komsomolskaïa Pravda, donnant le ton des médias locaux sur la sanction contre l'athlète. Un journaliste de ce tabloïd avait comparé l'athlète russe à une collaboratrice des nazis.

L'AFLD regrette la décision du CIO

De son côté, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a regretté lundi la décision du comité international olympique (CIO) de s'en remettre aux fédérations internationales pour lutter contre le dopage en Russie, estimant que l'instance aurait pu "faire preuve d'une grande fermeté". "L'AFLD estime, tout comme l'Agence mondiale antidopage, que le CIO, plutôt que de s'en remettre à la décision des différentes fédérations internationales, aurait pu lui-même faire preuve d'une grande fermeté face à un système institutionnalisé de dopage sans précédent", écrit l'agence française dans un communiqué. Le président de l'AFLD, Bruno Genevois, a lui appelé "les Fédérations internationales à assumer pleinement leurs responsabilités dans la lutte contre le dopage".

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