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Fourcade, Riner, Estanguet, Pérec... Qui est le plus grand ?

Quelle place pour Martin Fourcade dans le Panthéon du sport tricolore ? Avec quatre médailles d'or olympiques en individuel, le biathlète est désormais le Français le plus titré aux JO mais la comparaison entre les champions, les disciplines et les époques reste très délicate.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Des quadruples vainqueurs aux Jeux, été et hiver confondus, la France en comptait déjà deux avant l'exploit de Martin Fourcade dimanche : Christian d'Oriola et Lucien Gaudin, dont les performances remontent au début du XXe siècle. Comme le roi du biathlon, les deux escrimeurs avaient la possibilité de s'aligner dans la compétition individuelle et par équipes. Gaudin pouvait même doubler épée et fleuret, une polyvalence totalement disparue de nos jours. De quoi relativiser leurs records, forcément plus aisés à obtenir que pour des athlètes n'ayant qu'un rendez-vous majeur par JO. 

En judo, Teddy Riner, ou David Douillet par le passé, n'ont ainsi pu décrocher qu'un seul titre olympique par édition (2012 et 2016 pour Riner, 1996 et 2000 pour Douillet), tout comme les Experts du handball (2008 et 2012). De même, Tony Estanguet, triple champion olympique (2000, 2004, 2012), n'avait pas de droit à l'erreur. Au contraire, Martin Fourcade peut lui se rattraper d'une contre-performance, comme ce fut le cas après son sprint et son individuel en 2018 à PyeongChang, pour rebondir immédiatement en poursuite et en mass start. Au total, il compte six cartouches à son fusil à chaque Jeux olympiques avec les relais (mixte et masculin), même si cela nécessite bien évidemment une capacité de réaction impressionnante.

C'est cette multiplicité de spécialités qui avait également permis à Jean-Claude Killy de réaliser un historique triplé aux Jeux de Grenoble et un Grand Chelem sur les trois épreuves seulement au programme en 1968 (descente, géant, slalom).

"Il est tout en haut"

Pour Tony Estanguet, il ne fait cependant pas de doute : Fourcade "est tout en haut". "Il devient le Français le plus titré en individuel sur l'histoire olympique, donc c'est notre grand champion. Ce n'est pas rien!", s'est-t-il enthousiasmé dimanche après la victoire du Pyrénéen lors de la mass start à PyeongChang. Et ce n'est peut-être pas fini. 

Martin Fourcade a confirmé dimanche qu'il ne serait pas présent dans 4 ans aux JO de Pékin. "Je ne serai plus tout jeune (33 ans), je devrais gérer les problèmes d'adolescence de mes filles. Cela me paraît compliqué de tenir jusque-là", a-t-il lancé dans un sourire. Mais il lui reste tout de même deux courses à disputer dans cette quinzaine olympique : le relais mixte, mardi, et le relais vendredi. Deux occasions supplémentaires de conforter sa place dans l'Histoire du sport français. Le simple regard aux lignes du palmarès ne suffit pas toutefois pour estimer le rang d'un athlète dans la hiérarchie nationale. L'aura de Martin Fourcade va bien au-delà de la sphère du sport, comme en témoigne le succès en France de son ouvrage "Mon rêve d'or et de neige", traduit en plusieurs langues et en tête du classement des livres de sport.

Car là aussi, fait rare pour un sportif français, sa réputation dépasse bien les limites exiguës de l'Hexagone, le rapprochant de Marie-Josée Pérec, triple championne olympique entre 1992 et 1996, qui a fait un passage Outre-Atlantique, ou de Laure Manaudou, championne olympique en 2004 et véritable star de la natation dans les années 2000.

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