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Dopage/Russie: le CIO décide de ne rien décider

La conférence du CIO mardi à Lausanne, chargée de statuer sur le sort des athlètes russes, après les révélations du rapport McLaren sur le "dopage d'Etat" en Russie, n'a finalement abouti à rien. Prudents, et sans doute mesurés par rapport aux conséquences sportives, mais aussi politiques et diplomatiques de leur verdict, les membres du comité international olympique ont décidé d'attendre. Dans son communiqué, il dit étudier "toutes les options légales" entre une exclusion collective de la Russie des Jeux "et le droit à la justice individuelle". Il veut aussi "prendre en considération" l'avis du Tribunal arbitral du sport attendu d'ici jeudi sur l'appel des 60 athlètes russes face à la suspension de leur Fédération.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président du CIO Thomas Bach

Dopage d'Etat organisé depuis 2011 et jusqu'en 2015, résultats de contrôles antidopage falsifiés, échantillons positifs des JO d'hiver de Sotchi 2014 escamotés avec l'aide d'un agent du FSB : le rapport McLaren a décrit par le menu la façon dont la Russie trichait depuis des années. Et forcément, en s'emparant du dossier, le CIO devait frapper fort ne fut-ce que pour affirmer sa crédibilité. Depuis 2011, la Russie a notamment organisé sur son sol, en plus des JO-2014 d'hiver, les Championnats du monde d'athlétisme (2013), ceux de natation (2015) et d'escrime (2014 et 2015). Et le dopage n'a pas touché que l'athlétisme.

Bach et consorts prudents

Thomas Bach, le président du CIO évoquait à la lecture de ce rapport "une atteinte choquante et sans précédent à l'intégrité des sports et des jeux Olympiques" n assurant que "le CIO n'hésitera pas à prendre les sanctions les plus strictes possible". Or, il semble que les velléités punitives du Comité Olympique aient perdu de leur vigueur au vu du communiqué publié mardi. La seule mesure vraiment coercitive, concerne le ministre russe des Sports Vitali Moutko, considéré comme au coeur du système,  de se rendre aux JO de Rio.

Comment d'ailleurs un organisme comme le CIO peut-il empêcher le déplacement d'un ministre ? Cela reste encore à définir. Ce que l'on voit en filigrane, en revanche, c'est que les autorités olympiques hésitent fortement à interdire la délégation russe. Ce qui pour beaucoup d'autres nations peut apparaître décevant. Le CIO veut attendre dans un premier temps l'aval du TAS concernant les athlètes russes qui l'ont saisi en faisant valoir qu'on ne peut pas, en matière de Droit, adresser une condamnation globale, mais que celle-ci doit être toujours individuelle. 

Comment alors à 15 jours de l'ouverture des Jeux à Rio, le CIO pourra-t-il prendre une décision qui écarterait éventuellement les athlètes russes (et peut-être même dans d'autres disciplines) après autant d'atermoiements ? Et comment, s'ils étaient maintenus, réagiront les autres sportifs des autres nations face à des concurrents sur lesquels pèsera toujours de la suspicion ?

L'exclusion totale de la Russie,ce n'est pas encore pour tout de suite; elle était pourtant demandée de tous côtés.L'Agence Mondiale antidopage qui avait commandé son rapport au professeur McLaren, espérait ainsi lundi que le CIO allait frapper fort: "L'AMA appelle le mouvement sportif à empêcher la participation des sportifs russes aux compétitions internationales, y compris les JO de Rio", avait-t-elle insisté. Cette sanction, demandée notamment par le Comité olympique allemand et plusieurs agences nationales de lutte contre le dopage, était également espérée par des représentants des athlètes, pour qui l'instance internationale devait marquer son territoire et faire valoir les valeurs du sport avant tout. Mais le le CIO s'est refusé -pour l'instant- à utiliser "l'option nucléaire" de l'exclusion, selon les termes utilisés en juin par le Canadien Dick Pound, l'ancien président de l'AMA.

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