Tennis : Nadal, Federer, Djokovic... Quatre matchs de légende disputés par Gilles Simon

Gilles Simon va avoir droit au repos du guerrier. Après un dernier Masters de Paris-Bercy pleinement réussi, l'ancien n°6 mondial tire sa révérence. Après 14 tournois remportés, 508 victoires sur le circuit professionnel, d'ultimes exploits face à Andy Murray et Taylor Fritz, le Français s'en va par la grande porte. Cela valait bien un retour sur cinq matchs marquants de "Gillou" lors de sa carrière, lui qui aura notamment battu Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic.

Gilles Simon fait plier « Rafa » dans une ambiance de corrida

Déjà titré en 2005 à Madrid, Rafael Nadal espère doubler la mise trois ans plus tard, au moment de trouver sur sa route Gilles Simon, pour une place en finale. L’Espagnol, numéro 1 mondial, débute parfaitement son match et empoche le premier set (6-3) devant un public acquis à sa cause. Mais Simon s’accroche et rivalise dans la bataille de fond de court.

Au terme d’une lutte féroce de 3h22, et malgré des spectateurs bouillants qui ont tout tenté pour pousser leur chouchou vers la finale, le Niçois endosse le costume de matador et réussit à inverser la tendance en remportant les deuxième et troisième sets (7-5, 7-6 [6]), pour ce qui restera son unique succès contre le Taureau de Manacor (8 défaites).

Coup de maître au Masters contre Federer

Si "Gillou" a remporté une seule victoire - d’anthologie - contre Nadal, il a gagné deux fois plus contre Roger Federer. Lors de son exceptionnelle année 2008, conclue à la 7e place mondiale, le Français fait mouche une première fois à l’Open du Canada (2-6, 7-5, 6-4), après avoir effacé un break de retard dans la troisième manche.

Il récidive quelques mois plus tard, lors du Masters de Shanghaï. Là encore, le Niçois perd la première manche et se retrouve même breaké dès le début de la deuxième. Une fois de plus, "Gillou" se bat, fait jouer Federer, embêté par un dos douloureux. Habitué des matchs à rebondissements, il finit par s’imposer en trois sets (4-6, 6-4, 6-3) lors d’un Masters où il se hisse jusqu’en demi-finale.

Nuit de folie pour son dernier Roland-Garros

Il faut toujours se méfier quand Gilles Simon annonce que c’est son dernier tournoi. Lors des Internationaux de France 2022, le Français a prévenu, il ne reviendra pas Porte d’Auteuil. Et après bien des galères, alors qu’il est retombé au 160e rang mondial au moment de l’annonce de sa wild card, le Français se voit offrir un premier tour face à Pablo Carreno Busta, 19e joueur au classement ATP. Gilles Simon va offrir au public parisien un match dont il a le secret. Il remporte les deux premiers rounds, avant de se retrouver sonné dans les deux suivants.

Breaké en début du cinquième acte, Gilles Simon n'est pas loin d'encaisser l'uppercut fatal, mais il peut s’appuyer sur le public du court Simonne-Mathieu, hystérique au moment de soutenir le Français. Une ambiance qui aide "Gillou" à redéployer ses ailes, pour finalement sortir vainqueur d’un combat acharné de 3h54, qui s’est terminé à 1h du matin (6-4, 6-4, 4-6, 1-6, 6-4). Il s’agit de la 499e victoire du Niçois en carrière, sa première face à un joueur du top 20 depuis 2018.

Le Djoker perd son tennis face « au meilleur contreur du circuit »

100 fautes directes. Alors n°1 mondial, Novak Djokovic est poussé dans ses retranchements par Gilles Simon, en huitième de finale de l’Open d’Australie 2016. Pourtant, le Serbe est au sommet de son art au moment d’affronter le Niçois, Rafael Nadal en a fait les frais en finale à Doha (6-1, 6-2), quelques jours plus tôt. En Australie, le Djoker empoche la première manche sans trembler, mais son adversaire s’accroche, sauve 11 balles de break dans le deuxième acte avant d’empocher le tie-break facilement (7-1).

Gilles Simon renvoie tout, oblige Novak Djokovic à abuser de l’amorti au bout de très longs échanges. Le Serbe déraille, multiplie les fautes, mais finit par s’en sortir après une bataille de 4h32 (6-3, 6-7, 6-4, 4-6, 6-3). "Face à un joueur comme Gilles, il faut s'attendre à des échanges très longs. Il vous fait toujours jouer un coup de plus. C’est l'un des meilleurs contreurs du circuit, sinon le meilleur", lâche un « Nole » soulagé après la rencontre.