Skateboard : à cinq mois de Paris 2024, "il y a un engouement, c'est spectaculaire"

À l'Arena, porte de la Chapelle, s'est tenue samedi la Street League skateboarding, une sorte de Ligue des champions du skate. L'occasion de constater la popularité grandissante de ce sport à l'approche des JO.
Article rédigé par Julien Froment
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
La Street League skateboarting, compétition phare de la discipline, à Paris 24 février 2024. (JULIEN FROMENT / RADIOFRANCE)

Dans les gradins de l'Adidas Arena, difficile de se faire une place, samedi 24 février. Tous les sièges ont été pris d'assaut pour assister à cette épreuve de la SLS : la Street League skateboarting, compétition phare de la discipline qui réunit tous les meilleurs skateurs et skateuses de la planète.

Parmi les spectateurs, Eléa, la vingtaine, aux côtés de son copain Hugo. "Je lui ai offert des places, je ne connaissais pas spécialement, mais pour quelqu'un comme moi qui ne connaît pas trop, c'est vraiment bien !", se réjouit-elle. Avec un petit lexique histoire de ne pas être trop larguée : "Mon copain m'a appris quelques notions, comme le grind (le fait de glisser sur les trucks, les pièces en métal en forme de T sous la planche), les flips (sauter et faire vriller la planche), je suis un peu calée en fait !"

Hugo, qui n'en perd pas une miette, a tenté de prendre des places pour les jeux de Paris 2024, en vain : "Cette épreuve, ça compense largement, c'est même encore mieux. Car aux Jeux, l'ambiance sera plus formelle. Là, la Street League, c'est comme la NBA, on est dans le vif, c'est trop bien !"

Aurélien Giraud et Vincent Milou, vainqueurs à l'applaudimètre

À l'applaudimètre, les Français sont largement devant, et notamment Aurélien Giraud, champion du monde 2023. Son nom est scandé dans les tribunes, des cris de joie sont poussés à chaque "trick" réussi avec succès. "On n'a pas l'habitude de ça, c'est plus dans des pays comme le Brésil, les Etats-Unis ou le Japon qu'on a ce genre d'ambiance, c'est vraiment incroyable", témoigne pour franceinfo le Lyonnais de 25 ans, qui est entré, cette semaine, au musée Grévin. "On est de plus en plus médiatisés, mais cela ne change en rien notre personnalité. On reste des skaters qui aiment faire du skate, j'ai travaillé toute ma vie pour atteindre ce niveau-là. Il faut rester les pieds sur terre, et c'est très bien comme ça."

L'organisation de cette étape de la Street League en France est un moyen d'accélérer la démocratisation d'une pratique toujours en quête de respectabilité. "Parfois, on nous regarde toujours de travers dans la rue, confie la skateuse parisienne Charlotte Hym. Mais c'est vrai que globalement, il y a de plus en plus de skateurs, d'infrastructures, c'est positif."

"Avant les Jeux, il y a peu de sports que les médias aiment consommer, le skate en est un", souligne le président de la Fédération française de roller et skateboard, Boris Darlet. "Il n'y a pas de surprise, on est conscient que le skateboard attire. Il y a un public, un engouement, c'est spectaculaire, c'est un show. Je suis ravi pour la France qu'on arrive à le montrer au public parisien, c'est un aboutissement."

S'il manque encore des infrastructures - 500 skateparks sont prévus dans le plan des 5 000 équipements sportifs voulus par le plan Génération 2024 - le public est déjà au rendez-vous. Devant plus de 6 500 spectateurs enthousiastes, les skateurs français ont, en tout cas, eu un alléchant avant-goût de ce qu'ils vont vivre en juillet prochain, place de la Concorde.

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