JO 2022 : domination Oranje, Van Der Poel superstar, Bleus absents... 5 choses à savoir sur le patinage de vitesse
Présent aux JO depuis 1924, le patinage de vitesse a pris ses quartiers au "Ruban de glace" de Pékin, un anneau couvert qui peut accueillir jusqu’à 12 000 spectateurs.
Voilà un sport qui peut rapporter gros. 14 titres (dont 10 en individuel) sont en jeu et 42 médailles à distribuer lors de ces Jeux olympique d'hiver à Pékin. Et à la fin, ce sont souvent les Néerlandais qui gagnent. Dommage pour la France qui, par manque de moyens et d'ambition, néglige cet énorme réservoir de podium. Des Bleus sans aucun représentant sur ces JO… Découvrez tout ce qu'il faut savoir pour suivre le patinage de vitesse à Pékin.
Le format des compétitions
Un anneau de glace de 400 mètres, deux couloirs et un chrono individuel. Difficile de faire plus simple. Les concurrents s'élancent 2 par 2 et changent de couloir dans la ligne droite opposée pour faire la même distance. Le plus rapide de tous les patineurs gagne. Pour les distances en individuel, on patine de 500 mètres à 10 000 mètres. Introduite aux JO 2018, la mass-start se déroule sur 16 tours (6 400 m) avec deux ou trois demi-finales puis en une finale qui oppose 24 patineurs/patineuses qui partent en peloton, le vainqueur étant celui/celle qui a cumulé le plus de points lors des sprints intermédiaires. Quant à la poursuite, huit équipes de trois patineurs s'affrontent sous la forme d'un tournoi par élimination (quarts de finale, demi-finales et finale). Le temps est pris sur le troisième équipier au terme de six tours pour les femmes, de huit tours pour les hommes.
Les Pays-Bas contre le reste du monde
Les Néerlandais ne sont pas tombés dans le seau à glace petits, ils sont nés dessus. Les premières traces de patinage de vitesse remontent aux canaux des Pays-Bas au 13e siècle. On s'y déplaçait pour se rendre d'un village à un autre. Les compétitions de vitesse sont devenues des kermesses comme les courses cyclistes en Belgique. Et logiquement, les infrastructures ont suivi. Le pays compte seize anneaux dont le célèbre Thialf, la piste de Heerenveen pouvant accueillir 12 500 spectateurs. "C'est un truc de folie, l'ambiance est incomparable", raconte l'ancien patineur français Alexis Contin. "À Heerenveen, les patineurs sont des dieux." Médiatisés comme des footballeurs grâce notamment à leurs performances aux JO. Depuis 1924, les Oranje trustent outrageusement les podiums : 121 médailles (sur 569 possible) contre 68 aux USA (2e) et 42 titres olympiques. À Sotchi en 2014, ils avaient glané huit des 12 médailles d'or. Une nouvelle razzia est en route en Chine, avec déjà deux titres en trois courses, et un total de quatre médailles sur les neuf déjà mises en jeu. Série en cours.
Dernier tour de piste de la légende Sven Kramer et Ireen Wüst
Dans le patinage de vitesse, aucun débat enflammé sur le "goat". Le meilleur de l'histoire est Néerlandais (jusqu'ici c'était simple) et s'appelle Sven Kramer. À 35 ans, il possède un palmarès unique : neuf médailles olympiques dont quatre titres et vingt-deux titres mondiaux. Le "Flying Dutchman" est toutefois sur le déclin. Qualifié au forceps sur le 5 000, sa distance de prédilection où il a été sacré lors des trois derniers JO, il n'a pu obtenir qu'une neuvième place. Mais il participera aussi à la mass-start et à la poursuite par équipes. Alter ego féminin de Kramer, Ireen Wüst était également présente à Pékin. Pour boucler la boucle avec une dernière médaille d'or, obtenue lundi 7 février en s'imposant sur le 1500 m portant à six son total de titres olympiques en quatre JO.
Van der Poel la nouvelle star
Il a beau s'appeler Van der Poel, Nils de son prénom, il n'est pas Néerlandais. Et la Fédération batave s'en mord les patins. Car le jeune homme de 25 ans est …Suédois et s'est imposé comme la nouvelle référence du 5 000 et du 10 000. Champion du monde en titre sur les deux distances, "VDP" a même effacé des tablettes les deux records du monde. Une prouesse pour ce patineur qui s'entraîne le plus souvent seul à Inzell en Allemagne et une bénédiction pour la Suède qui attendait un titre mondial depuis 48 ans. Et il a déjà raflé l'or à Pékin sur la plus courte des distances, en attendant le 10 000 m vendredi. Van der Poel aime les longs efforts, quand l'acide lactique vient brûler les jambes. C'est là qu'il fait la différence et tutoie l'excellence.
La France aux abonnés absents
Ne cherchez pas de Bleu sur le ruban de glace, il n'y en a pas. En méforme lors des manches de Coupe du monde qualificatives, Timothy Loubineaud a manqué sa cible de peu. Mais si échec il y a, c'est surtout au niveau fédéral. "On a les athlètes avec la fédé de roller mais on ne les prend pas", regrette Alain Nègre, directeur de la performance du roller et intervenant auprès de Loubineaud. "Il n'y a aucun projet de performance. C'est une question de moyens financiers plus que d'infrastructure." Depuis une vingtaine d'années, les champions du roller ont déboulé sur la glace avec succès. Et la tendance n'a fait que s'accélérer. Loubineaud est issu de ce sport tout comme Alexis Contin, 4e du 10 000 m des JO de Vancouver en 2010 et triple champion du monde de roller dans sa jeunesse. "Il n'y a que la France qui n'a pas de vraie politique, cela peut paraître surprenant. Statistiquement si on s'y met après les Jeux de Pékin, dans huit ans, on a une chance de médaille qui est quasiment assurée", estime Contin, consultant pour France Télévisions. La balle est dans le camp de l'Agence nationale du sport qui sélectionne les projets qui feront les médailles de demain.
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