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Tony Estanguet : "On a un attachement à l'hymne national, il nous emmène à chaque fois vers des émotions fortes"

Tous les samedis de l'été, des champions du sport français viennent dévoiler leur vision de la Marseillaise à travers leur parcours, leurs carrières, leurs souvenirs et anecdotes.

Article rédigé par franceinfo - Yann Bouchery
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ici en Chine, aux Jeux d'hivber paralympiques de Pékin, le 6 mars 2022.  (WANG ZHAO / AFP)

Aujourd'hui Yann Bouchery reçoit Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë-monoplace, à Sydney en 2000, et Athènes en 2004, et Londres en 2012, il reste le seul athlète français a avoir gagné 3 médailles d'or en individuel, dans trois olympiades différentes. Également triple champion du monde, 

Tony Estanguet est aujourd'hui le président du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Issu d'une famille de kayakistes

Tony Estanguet est palois d'origine. Il est le frère cadet d'Aldric Estanguet et de Patrice Estanguet, médaillé de bronze dans la même discipline, aux Jeux d'Atlanta en 1996 ; ils ont pratiqué le canoë ou le kayak grâce à leur père, Henri Estanguet, trois fois vice-champion de France et quatrième au Mondiaux 1981.

Lors de l'année 2000, les deux frères Patrice et Tony doivent lutter pour s'offrir le deuxième billet olympique disponible, et au bout de trois courses de haut niveau où les deux athlètes ne commettent pas une faute, le cadet écarte l'aîné pour décrocher sa première sélection. Il a ainsi la double pression de représenter son pays mais également son frère, qui pouvait légitimement envisager le titre olympique en cas de qualification. Contrat rempli puisque Tony Estanguet remporte la médaille d'or aux Jeux olympiques d'été de 2000 à Sydney.

Médaille d'or canoë monoplace aux JO d'été 2000 à Sydney

L'un des plus grands, sinon le plus grand moment de sa carrière, "Je le garde en mémoire comme si c'était hier et pourtant il y a plus de 20 ans" déclare-t-il. Après la folie médiatique qui l'a assailli dans les minutes qui ont suivi son titre, la Marseillaise a constitué un refuge, une bulle, ou il était seul, dont il avait besoin pour rendre concret le résultat suprême qu'il venait de décrocher. Lors de ses deux autres titres olympiques, il partagera beaucoup plus l'hymne national avec ses proches, l'équipe de France, notamment à Londres en 2012, alors qu'il achevait sa carrière en apothéose.  

Dans la foulée il devient membre de commission des Athlètes du CIO le Comité national olympique, participe à la candidature de Paris aux JO 2024, puis une fois la capitale française désignée, il prend la présidence du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024. A l'occasion de la cérémonie de passation au pied de la Tour Eiffel, c'est une Marseillaise réorchestrée qui est intronisée, avec un orchestre symphonique et des musiciens dans les rues de Paris, une Marseillaise aussi "chansignée" à destination des sourds et malentendants et qui consiste à traduire la musique avec l’expression du corps et du visage.

L'inclusion est au coeur du projet et "la Marseillaise" est un outil de promotion de Paris 2024 indique Tony Estanguet, sensibilisé aussi à l'hymne national dans le cadre d'un engagement plus personnel, le Président du Cojo est en effet cette année le parrain des Blessés de guerre de l'armée, à ce titre il a vécu une cérémonie d'hommage avec 2000 soldats et une poignante "Marseillaise".

"On a un attachement à l'hymne national parce qu'il se vit tout le temps différemment mais nous emmène à chaque fois vers des émotions fortes" estime Tony Estanguet qui compte bien l'entendre très souvent en 2024.        

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