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Paris 2024 : village des athlètes, Arena, centre aquatique... A J-500 du lancement, où en sont les chantiers pérennes des Jeux ?

La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) doit livrer une soixantaine de chantiers en vue des Jeux de Paris, qui resteront en héritage. Mais les délais sont-ils respectés ?
Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
Le chantier du centre aquatique olympique, à Saint-Denis, en mars 2023. (APOLLINE MERLE / FRANCEINFO: SPORT)

Le village des athlètes et le centre aquatique olympique à Saint-Denis, l'Arena dans le nord de Paris, le village des médias à Dugny... Ces sites sont les vitrines des ouvrages des Jeux de Paris 2024 engagés par la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), en charge des constructions et rénovations des infrastructures pérennes. Parmi la soixantaine de chantiers engagés, on compte bien sûr la construction et de la rénovation de sites olympiques de compétitions, mais aussi d'entraînement et diverses infrastructures comme des ponts, écoles, et voies cyclistes et piétonnes.

Pour l'ensemble des chantiers, Tony Estanguet a assuré, mardi 14 mars sur les ondes de franceinfo, être "dans les temps". "Nous sommes dans la phase de finition du gros œuvre sur les plus gros ouvrages. Ensuite, commence le second œuvre, c'est-à-dire la plomberie, l'électricité, la pose de moquette et parquet, peindre les murs etc", a ajouté la société. Cinq ouvrages sont aujourd'hui terminés : le centre aquatique d'Aulnay-sous-Bois, le stade nautique de Vaires-sur-Marne, les écoles du Bourget, le Hall 3 du Parc des expositions Paris-Le Bourget et la résidence étudiante du Village des athlètes. A l'occasion du J-500 du début des Jeux de Paris, franceinfo: sport dresse un état des lieux des chantiers olympiques. 

Le village des athlètes : le plus gros chantier

En août dernier, lors de son cinquième état des lieux, le Comité international olympique (CIO) estimait que Paris 2024 se trouvait "dans les temps de passage, en dépit de toutes les contraintes liées notamment à l'inflation et au Covid", selon Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, président de la commission de coordination du CIO des Jeux de Paris. Huit mois plus tard, la sérénité reste de mise, à commencer par le chantier le plus conséquent. "Aujourd'hui, la moitié des ouvriers se trouvent sur le village des athlètes, ce qui représente environ 50 % de notre programme au global", annonce la Solideo, pour qui "le gros œuvre y est terminé à 95 %"

>> Reportage. Paris 2024 : "Je prendrais bien celui-ci, avec vue sur la Seine"... On a visité le village des athlètes avec les escrimeuses Pauline Ranvier et Charlotte Lembach <<

Le village des athlètes, composé de quatre secteurs nommés Universeine, à Saint-Denis, Les Quinconces et les Belvédères, à Saint-Ouen-sur-Seine, et l'écoquartier fluvial situé sur l'Île-Saint-Denis, devraient être livrés au 31 décembre 2023, hors réserves (qui comprend un état des lieux pour vérifier l'ensemble des finitions du bâtiment). "Cette étape prend deux mois, car il y a 2 800 logements à vérifier sur le site", étaye l'entreprise. 

Perspective d’architecte du futur quartier du Village des athlètes. (SOLIDEO / Icade_CDC)

Une fois les vérifications effectuées, les clés seront données aux organisateurs au 1er mars 2024 pour les laisser aménager les lieux d'ici la fin du moins de juin, afin que le village ouvre le 18 juillet. A la fin des Jeux paralympiques, Paris 2024 reprendra ses affaires et la Solideo effectuera des travaux de réversibilité pour préparer le site à sa seconde vie. Le village sera ainsi transformé en logements, bureaux et commerces, et les futurs habitants du village pourront prendre possession des lieux à la rentrée 2025.

L'Adidas Arena : un léger retard

Implantée porte de la Chapelle, l'Adidas Arena subit un léger retard de construction, sans conséquence pour les organisateurs, assure la société d'ouvrages. A l'origine, l'Arena devait être livrée dès l'été 2023 pour que le Paris Basketball puisse y prendre ses quartiers à partir de septembre. "Cela ne sera finalement pas possible, admet la Solideo. Nous avons dû composer avec des délais supplémentaires de livraison liés à la guerre en Ukraine, notamment pour la toiture en acier, qui ont bloqué le reste du chantier." Le gros œuvre devrait donc se terminer entre mai et juin prochain. "La livraison pour cet été était un objectif propre à la ville de Paris, mais l'objectif commun est de remettre les clés au printemps 2024, et nous sommes dans les temps", nuance-t-elle. 

Perspective d’architecte de l'Adidas Arena, situé porte de la Chapelle, à Paris. (SCAU/NP2F)

Le centre aquatique olympique et le village des médias : au printemps 2024

Le centre aquatique olympique (CAO), qui accueillera le plongeon, la natation artistique et le water-polo, et le village des médias sont les derniers gros chantiers. Les travaux de ces deux sites devraient s'achever fin décembre, avant d'être livrés pour le printemps 2024. 

Une passerelle va par ailleurs "relier le CAO au Stade de France, qui sera mise en service pour les Jeux. Après les Jeux, elle sera refermée pour quelques travaux avant d'être mise à disposition de tous les publics", glisse la société d'ouvrages. Après les Jeux, en plus du bassin, une salle d'escalade avec un espace restauration, une salle de fitness, et des aménagements avec des terrains de padel seront notamment accessibles pour les locaux. En manque d'infrastructures adaptées à sa discipline, l'équipe de France de plongeon prendra, elle, ses quartiers dans le CAO, afin de s'y entraîner au quotidien.

Perspective d’architecte du Centre aquatique olympique, qui accueillera les épreuves de water-polo, de natation synchronisée et de plongeon. (Architecture VenhoevenCS & Ateliers 234 Image Proloog)

Sites d'entraînement, colline d'Elancourt et stade Suzanne-Lenglen : finalisation en 2024 

Derrière ces grands chantiers, la Solideo gère aussi de plus petits travaux de construction et de rénovation. Parmi les nombreux sites d'entraînements d'abord, la majorité devrait être prête quelques semaines avant les Jeux. "Il y a peu d'aménagements à réaliser par rapport aux sites de compétitions où il y a toute une signalétique et des normes de sécurité à respecter", explique l'entreprise.

Autre projet en cours, la couverture du stade Suzanne-Lenglen à Roland-Garros. Les travaux s'arrêteront fin avril pour laisser place au tournoi du Grand Chelem (du 22 mai au 11 juin), avant de reprendre dès celui-ci terminé. A l'image de celui installé sur le court Philippe-Chatrier en 2020, ce toit, rappelant la jupe plissée de Suzanne-Lenglen, pourra se déplier les jours de pluie dès l'édition 2024 de Roland-Garros, pour assurer la continuité des matchs.

Perspective d’architecte de la colline d'Elancourt, où se dérouleront les épreuves de VTT lors des Jeux olympiques de Paris 2024. (myluckypicel / Solideo)

Enfin, le site de la colline d'Elancourt (Yvelines) sera, lui aussi, prêt à l'emploi en 2024 pour recevoir les épreuves de VTT. Les travaux de défrichement et d'aménagement de l'ancienne décharge devraient être terminés à l'horizon d'août 2023, à temps pour le "test event". Puis entre octobre 2023 et le printemps 2024, la piste sera adaptée grâce aux retours obtenus lors de ces épreuves. Des travaux de reconfiguration seront ensuite réalisés jusqu'au premier trimestre 2025 pour transformer le site en "lieu de promenade et de détente, avec des enjeux de biodiversité et la conservation de certaines pistes de VTT", approfondit la Solideo.

Par ailleurs, la fin de la rénovation du Grand Palais est prévue au printemps 2024. "Néanmoins, l’ensemble du chantier inclut également le reste du monument (notamment le Palais de la découverte), qui sera, quant à lui, terminé un an plus tard", précise la société d'ouvrages. Par ailleurs, hors Île-de-France, elle supervise un autre chantier, celui de la Marina du Roucas-Blanc à Marseille (partie terrestre), qui accueillera les épreuves de voile. 

Perspective d'architecte de la Marina du Roucas-Blanc à Marseille, qui accueillera les épreuves de voile. (Golem Images)

Et hors sites olympiques, où en est-on ?

Au-delà des sites de compétitions et d'entraînement, d'autres ouvrages divers sont en cours, comme la construction d'un mur anti-bruit, des écoles, des gymnases et piscines, des ponts, des pistes piétonnes et cyclables ou encore de réaménagement d'échangeurs. Des constructions et rénovations qui entrent dans le volet héritage. "L'idée était de ne surtout pas avoir des quartiers vides ou des infrastructures non-utilisées une fois les Jeux terminés", justifie la Solideo. 

Perspective d'architecte de l'école du Bourget, qui fait partie du programme de la Solideo, dans le cadre de l'héritage des Jeux. (SOLIDEO)

"Avec les Jeux, nous créons de nouveaux quartiers. Par exemple, le village des athlètes va accueillir 6 000 habitants en 2025. On ne peut pas accueillir 6 000 habitants sans prévoir les infrastructures et les équipements publics qui vont avec." Des écoles, des crèches, des gymnases vont ainsi voir le jour en Seine-Saint-Denis

Même logique pour la construction de quatre piscines, et la rénovation de quatre autres, en Seine-Saint-Denis, à Paris et à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. "Avec 36 bassins pour 1,6 million d’habitants, la Seine-Saint-Denis est le territoire le moins bien doté à l’échelle nationale", constatait le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) en 2021. "Le planning d'occupation est déjà rempli au centre aquatique olympique dès 2025 avec notamment les écoles. C'est dire s'il y a une attente très forte", fait remarquer la Solideo. Le pari du projet Paris 2024, à miser sur 95% de sites déjà existants ou temporaires semble s'avérer payant.

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