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L’entreprise française Doudou et Compagnie fabrique la mascotte des JO 2024

Le groupe Doudou et Compagnie, à l’origine de la commercialisation des doudous langes pour les bébés, est le producteur officiel des peluches mascottes des J0 2024. Alain Joly, président-directeur général du groupe, est l’invité d’Olivier de Lagarde.  

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Alain Joly, le fondateur de Doudou et Compagnie. L'entreprise va produire en Bretagne les mascottes des JO 2024.  (ALAIN JOLY / DOUDOU ET COMPAGNIE)

Le futur est radieux pour le groupe Doudou et Compagnie qui lance tout juste la commercialisation des doudous phryges, mascottes des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ils produisent déjà la moitié des doudous vendus dans l’Hexagone, soit près de 3 millions d’amis en peluche.  

"C’était un pari un peu impossible"  

L’histoire de cette entreprise commence au début des années 2000, avec pour idée de combler le trou laissé par les géants du secteur dans le domaine des doudous. Historiquement, un produit conçu par les parents pour leur nouveau-né, le doudou comme on le connaît aujourd’hui, n’avait pas de représentant dans le commerce. Le morceau de lange orné d’une tête de lapin, girafe ou ours n’existait pas sur les étals des magasins.

Pour Alain Joly il fallait trouver "un produit facile à tenir pour un nouveau-né, il fallait un produit déstructuré, simple, souple, c’est là que nous est venu l’idée du lange". Quand le président du groupe voit sa styliste, jeune maman, coudre une tête de lapin sur un morceau de lange, il croît à une erreur : "J’ai tout de suite mis du rembourrage à l’intérieur en me disant ; elle a oublié quelque chose". C’est pourtant ce doudou qui mènera au succès de l’entreprise.  

Contraint et forcé de fabriquer en Chine

Le pari était néanmoins compliqué, compte tenu des difficultés de production en France. En effet, à partir des années 2000, la totalité des capacités de production de peluches en France avait déjà été délocalisée.

"Dans les années 80, précise Alain Joly, il y avait 50 usines, 5000 emplois, puis dans les années 2000, plus rien,  et à la même époque, les matières premières avaient disparu d’Europe."

Pour parfaire son projet, Doudou et Compagnie décide de monter son outil de production, sa propre usine, en Chine, tout en préservant la confidentialité sur la production. Alain Joly tenait à garder le savoir-faire maison. L’hyper spécialisation, c’est la particularité du groupe, ainsi que la détention intégrale de la chaîne industrielle et économique du produit. Malgré cette délocalisation, le PDG souligne que sur les cinq millions de pièces prévues en production, "nous nous sommes engagés à fabriquer 600 000 produits en France".

Des JO en or pour Doudou et Compagnie ?

Pour obtenir la mascotte des JO 2024, il faut "avoir beaucoup de chance. On répond à un appel d’offre serré en se disant, ce n’est pas pour nous, parce qu’on n’est pas un grand groupe, et finalement on est choisi. Beaucoup pensent que le groupe a décroché un marché juteux, ajoute Alain Joly, il n’y a pas de marché juteux, faut tout construire : une production en France, un chiffre d’affaires, une image, c’est un pari complexe.

"La mascotte vient d’être mise sur le marché, et a reçu un accueil extraordinaire", conclut Alain Joly, qui estime qu’elle pourrait bien se vendre à près d’un million et demi d’exemplaires dont 40% seront normalement fabriquées en France.  

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