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Paris 2024 : on vous explique pourquoi le match entre l'Ecosse et l'Angleterre en Ligue des nations a tout d'un conflit d'intérêts

La Ligue des nations féminine, dont la première édition se déroule actuellement, est devenue le tournoi de qualification olympique pour les Jeux de Paris.
Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Les joueuses anglaises posent pour la photo d'équipe, quelques minutes avant le coup d'envoi du match de groupes de la Ligue des nations, entre l'Angleterre et les Pays-Bas, au stade de Wembley, à Londres, le 1er décembre 2023. (GLYN KIRK / AFP)

Il s'agit d'une situation pour le moins cocasse. Lors du dernier match de groupes de la Ligue des nations, l'Ecosse et l'Angleterre s'affronteront mardi 5 décembre. Mais les enjeux de ce match dépassent cette seule compétition et le résultat de la rencontre pourrait avoir des conséquences sur la qualification olympique de l'équipe de Grande-Bretagne aux Jeux de Paris. Actuellement deuxième de la poule A1, derrière les Pays-Bas, l'Angleterre pourrait perdre tout espoir de qualification en cas de défaite contre l'Ecosse, qui s'évincerait par la même occasion du rêve olympique. 

Outre-Manche, quatre équipes de football officient au sein des plus grandes compétitions internationales : l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Mais aux Jeux olympiques, les joueuses de ces quatre entités se réunissent pour former la "Team GB" (l'équipe de Grande-Bretagne). Lors des Jeux de Tokyo, en 2021, les Ecossaises Caroline Weir et Kim Little, ou la Galloise Sophie Ingle étaient les seules non-Anglaises à jouer dans l'équipe. Pour obtenir la qualification olympique, les espoirs reposent sur l'Angleterre, seule équipe désignée pour décrocher le quota. Un mécanisme qui pourrait se retourner contre les joueuses britanniques pour Paris 2024. 

Un nouveau tournoi de qualification pour les Jeux

Auparavant, la Coupe du monde servait de tournoi qualificatif pour les Jeux. Pour les équipes européennes, c'est désormais la Ligue des nations (avec des matchs en allers-retours, un passage des poules en demi-finale), dont la première édition se déroule actuellement, qui attribue deux quotas pour les Jeux olympiques de Paris 2024 (deux tickets en plus de celui de la France, automatiquement qualifiée en tant que pays hôte). Pour décrocher ce billet olympique, seuls les leaders de chaque groupe accéderont aux demi-finales, avant d'atteindre une potentielle finale, qualificative pour les Jeux. Jusque-là, rien de compliqué.

Pourtant, le résultat du match Ecosse-Angleterre, mardi 5 décembre, s'avère être déterminant. L'Écosse, déjà éliminée car dernière de son groupe, pourrait en cas de victoire, faire s'envoler tout espoir de qualification de l'Angleterre, et donc plus largement de la Team GB, aux Jeux de Paris. En cas de défaite, l'Angleterre se placerait derrière les Pays-Bas ou la Belgique dans la poule A1 et par conséquent perdrait toute chance de qualification.

Mais une victoire de l'Angleterre ne lui assure toutefois pas sa place aux JO. Même en cas de victoire contre l'Ecosse, son espoir olympique dépendra du résultat entre les Pays-Bas et la Belgique. Si les Néerlandaises venaient à s'imposer, leur sort serait aussi scellé. Sauf si l'Angleterre venait à battre l'Ecosse tout en comblant sa différence de buts avec les Pays-Bas, d'au moins trois buts d'avance. En cas de nul ou de défaite des Néerlandaises, et d'une victoire de l'Angleterre, la possibilité d'une qualification redeviendrait possible.

Le dilemme écossais

L'Ecosse doit donc faire face à un dilemme. En battant l'Angleterre, les Ecossaises mettraient ainsi fin au rêve olympique de la Grande-Bretagne. Le raisonnement va même plus loin : ont-elles intérêt à battre les Anglaises, quitte à participer à leur propre éviction, puisque certaines joueuses écossaises pourraient rejoindre l'équipe olympique ? Par ailleurs, cette situation est-elle juste pour les Pays-Bas et la Belgique, qui peuvent également encore terminer leaders de leur groupe et donc encore croire à la qualification.  

Un problème que le manager des Pays-Bas, Andries Jonker, a souligné vendredi 1er décembre, après que leur défaite face aux Lionnes (3-2) ait tout relancé pour la tête du groupe. "Lorsque le tirage au sort a été effectué, j'ai dit aux joueuses : 'La seule chose que nous puissions faire, c'est de garder cela entre nos mains'. Tout de suite, c'était embêtant, mais ça n'allait pas changer", a-t-il déclaré au média britannique The Guardian, tout en définissant cette situation d'"étrange"

L'attaquante anglaise, Beth Mead, a quant à elle répondu sans tergiverser : "Nous allons nous concentrer sur nous-mêmes. Nous sommes l'équipe nominée, nous voulons gagner le match, nous voulons marquer des buts, c'est donc notre objectif." Face à cet imbroglio, le CIO devrait-il revoir sa copie pour éviter à l'avenir une telle situation ? Chez leurs homologues masculins par exemple, l'épreuve olympique est un tournoi des moins de 23 ans et dépend des résultats du championnat d'Europe espoirs. De quoi peut-être s'en inspirer pour les prochaines éditions.

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