Paris 2024 : les arbitres des JO sensibilisés au risque de triches liées aux paris sportifs

Près de 500 millions d'euros pourraient être pariés pendant les JO de Paris, avec un risque inhérent : les matchs truqués. Pour prévenir la "manipulation sportive", des actions de sensibilisations sont menées auprès des joueurs et des arbitres.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Tournoi de Badminton à Paris le 7 mars 2024. (AURELIEN MORISSARD / XINHUA)

C’est une économie qui croît chaque année davantage et qui va fonctionner à plein régime pendant les JO en France : les paris sportifs. Ils seront autorisés sur toutes les disciplines pendant les Jeux. À Tokyo en 2021, 70 millions d'euros au total avaient été pariés. On en attend sept fois plus cet été à Paris, soit entre 400 et 500 millions d'euros. Face à cela, les organisateurs savent qu'il existe un risque de "manipulation sportive", autrement dit un risque de triche et de corruption sur les terrains. Des actions de sensibilisation sont donc menées auprès des joueurs et des arbitres. 

Un atelier a notamment été mené devant une dizaine d'arbitres de badminton, sport très à risque, car très sujet aux paris. La séance commence par un petit rappel : "Vous n'avez pas le droit de parier sur votre propre sport. Et pendant les Jeux olympiques, quand vous serez au village, vous ne pourrez parier sur aucun sport", explique le formateur. Mais l'objectif est surtout d'alerter les arbitres qui pourraient être approchés. Eric sera juge arbitre aux Jeux olympiques et a déjà assisté à des tentatives. "Un joueur qui ne voulait pas vraiment jouer son match, qui a approché l'arbitre en disant : 'Je ne vais pas jouer à fond parce que je suis blessé', alors qu'il n'était pas fondamentalement blessé", raconte-t-il.

Les athlètes non-professionnels peuvent être tentés

Ces tentatives de corruption sont généralement liées à des paris suspects que Thomas Delafosse, de l'autorité nationale des Jeux, peut identifier dans sa base de données. "Si on a un match de badminton qui fait 300 000 euros ou un million d'euros de mise, là on va se dire que c'est quand même très bizarre", explique-t-il.

Ces manipulations sont d'autant plus probables pendant les JO, reconnaît Blandine Sorbe, directrice de la conformité pour Paris 2024. "Les athlètes qui ne sont pas forcément professionnels et qui sont parfois financièrement dans des situations pas simples peuvent être plus facilement tentés", concède-t-elle. Les salariés et les volontaires de Paris 2024 ont également interdiction de parier pendant toute la période.

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