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JO 2021 : un bilan "décevant" pour l’athlétisme, concède le président de la Fédération française d’athlétisme, néanmoins confiant pour Paris 2024

Aux Jeux olympiques de Tokyo, les Français n'ont remporté qu'une seule médaille en athlétisme (33 médailles toutes disciplines confondues).

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Kevin Mayer, seul médaillé olympique français aux JO de Tokyo. (KEMPINAIRE STEPHANE / KMSP)

Les Français ont remporté 33 médailles aux Jeux olympiques de Tokyo, une seule en athlétisme. Un bilan "décevant", admet le président de la Fédération française d’athlétisme, sur franceinfo dimanche 8 août. Mais André Giraud se projette désormais sur Paris 2024, avec "une génération qui arrive", "une vingtaine d’athlètes qui ont un potentiel de finalistes". Et pour les accompagner du mieux possible, il promet de "reconstruire une équipe pour la haute performance", qui travaillera avec l’Agence nationale du sport.

franceinfo : Le bilan est en-deçà des objectifs. Comment l'expliquer ?

On était partis à Tokyo avec l'objectif de faire au moins aussi bien qu’à Rio. De ce point de vue-là, le bilan est décevant. Le deuxième objectif, c'était de retrouver, après la mésaventure des championnats du monde de Doha, une certaine sérénité au sein de l'équipe de France d’athlétisme. Et de ce point de vue-là, le séjour s'est passé normalement. C'est vrai qu'on aurait préféré avoir des médailles. On a été déçus par les résultats, bien entendu, mais on a été aussi quand même agréablement surpris par le comportement de quelques uns. Je pense à Gabriel Tual sur le 800 mètres, à Alexis Phelut sur le 3 000 mètres steeple, à Gémima Joseph au relais 4 x 100 mètres. On a eu quand même l'émergence de quelques jeunes que nous avions mis dans le circuit par rapport à la préparation de Paris 2024, qui n'ont pas démérité. Il y a eu des déceptions, mais derrière chaque rendez-vous manqué, il y a eu une explication. Renaud Lavillenie sur blessure, Mélina Robert-Michon qui ne passe pas les qualifications, Wilhem Belocian complètement à côté de sa course alors qu'il avait fait une saison remarquable. C’est vrai qu’à un moment donné, le manque de réussite nous a beaucoup pénalisés. Mais derrière, il y a quand même une génération qui arrive, qui a montré quelque chose.

L'athlétisme féminin est particulièrement en souffrance. Manque-t-il tout de même une relève ?

La relève existe. Si on regarde un mois en arrière aux championnats d'Europe espoirs, nous avons obtenu un record de podiums. Parmi les athlètes, il y a des filles qui sont jeunes, certes, comme Cyréna Samba-Mayela sur le 100 mètres haies qui, blessée pendant l'échauffement, n'a pas pu s'exprimer, mais qui a fait quand même aussi une saison remarquable avec le meilleur chrono français. Il y a une relève, mais elle a eu du mal à s'exprimer cette année. Nous allons donc essayer de faire en sorte que dès l'hiver et surtout l'été prochain, où nous avons des rendez-vous importants avec un championnat du monde et un championnat d'Europe, ces jeunes puissent émerger. Il y a un petit trou générationnel, j'en conviens, mais il y a aujourd'hui dans l'athlétisme féminin quelques bons espoirs.

Après le fiasco des Mondiaux de Doha, deux médailles, aucun titre, en 2019, vous aviez pris des décisions importantes, en nommant notamment Florian Rousseau à la haute performance. Des décisions similaires seront-elles prises après ces J.O ?

Oui. Nous avons déjà commencé à y travailler, même avant Tokyo. Nous savions que l'équipe en place était en contrat jusqu'au 31 décembre. C'est la fonction publique qui le veut puisque ce sont des fonctionnaires d’Etat, des cadres techniques. Aujourd'hui, nous allons reconstruire une équipe pour la haute performance. Elle sera plus restreinte et travaillera en relation avec l'Agence nationale du sport. Cela dit j’en suis persuadé, l'athlétisme est un sport individuel. Nous devons encadrer chaque athlète, pas seulement au niveau sportif mais aussi dans son environnement général pour qu'il puisse répondre présent le jour J. Et c'est sur cela que nous devons travailler, c’est ce que nous allons mettre en place sur une vingtaine d'athlètes qui ont un potentiel de finalistes. On les a identifiés, autant de garçons que de filles. Ils existent, mais il faut les accompagner différemment.

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