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JO 2022 : champions olympiques à Albertville en 1992, que sont-ils devenus 30 ans plus tard ?

Ils étaient cinq Français à avoir obtenu une médaille d'or aux Jeux olympiques d'Albertville en 1992.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louis Delvinquière
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Anne Briand, Corinne Niogret et Véronique Claudel avec leur médaille d'or du relais féminin sur le podium aux Saisies, le 14 février 1992. (GABRIEL BOUYS / AFP)

30 ans déjà. Il y a trois décennies se déroulaient les derniers Jeux olympiques organisés sur le territoire français. C'était à Albertville, en Savoie. Lors de cette 16e édition hivernale, la France avait glané neuf médailles, dont trois en or.

Le relais féminin en biathlon, le combiné nordique et le ski acrobatique avaient notamment permis à la délégation tricolore de se classer septième au classement des médailles. Trente ans plus tard, que sont devenus ces champions olympiques de 1992 ?

Niogret, Claudel, Briand : elles ont marqué le biathlon français

Les biathlètes françaises Anne Briand, Véronique Claudel et Corinne Niogret sur la plus haute marche du podium du relais féminin aux Jeux d'Albertville, le 14 février 1992. (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)

Trois Françaises en piste pour l'histoire. Le 14 février 1992, aux Saisies, où se déroulaient les épreuves de ski nordique, trois françaises sont en lice dans le relais féminin : Corinne Niogret pour lancer, Véronique Claudel pour continuer et Anne Briand pour terminer. Pas favorites au départ, elles marqueront, en cette Saint-Valentin, l'histoire du biathlon français en conquérant l'or.

Corinne Niogret loin du ski

Pour Corinne Niogret, les skis prennent aujourd'hui la poussière dans le placard sans trop de regrets. Pourtant, après avoir rangé la carabine en 2004, elle a poursuivi quelques temps son aventure sur les spatules en participant à des courses de longue distance en ski de fond. Elle remporte d'ailleurs la mythique Transjurassienne en 2005. 

Après l'arrêt officiel de sa carrière, elle collabore avec la Fédération française de ski pour l'organisation des compétitions nationales de biathlon et de ski de fond. L'ancienne biathlète de l'Ain a dit au revoir à la neige en 2015 pour aller travailler dans le Gard en tant qu'assistante de gestion de données pour une entreprise japonaise qui vend des graines potagères dans le monde entier.

Corinne Niogret n'a que 19 ans lorsqu'elle dispute ce relais féminin victorieux des Jeux olympiques d'Albertville, le 14 février 1992. (GEORGES GOBET / AFP)

Véronique Claudel, passion nordique

Aujourd'hui, trente ans après l'exploit Albertville, seule Véronique Claudel est restée dans cet univers. La Vosgienne a d'abord été, jusqu'en 2011, organisatrice et promotrice des circuits nationaux de la fédération.

À ce jour, Véronique Claudel travaille à l'Ecole du ski français de la Bresse-Hohneck et est aussi une membre active du foyer nordique de La Bresse, d'où elle est originaire. Elle y a fait évoluer la structure et la pratique du biathlon aux côtés d'Yvon Mougel, triple olympien à Inssbruck (1976), Lake Placid (1980) et Sarajevo (1984).

Elle voit ainsi passer sous ses yeux les nouvelles championnes Bressaudes comme Delphine Claudel en ski de fond, mais surtout une certaine Paula Botet, sa fille, selectionnée en tant que remplaçante pour les JO de Pékin à seulement 21 ans.

A l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin, du 4 au 20 février 2022, France.tv vous propose de revivre certains des plus grands exploits tricolores.
Le 23 février 1992, Anne Briand, Corinne Niogret et Véronique Claudel rentrent dans l'histoire de l'équipe de France olympique. Elles décrochent la première médaille d'or tricolore en biathlon : une victoire fondatrice.
Les Bleus en Or : Le relais féminin de biathlon (Albertville 1992) A l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin, du 4 au 20 février 2022, France.tv vous propose de revivre certains des plus grands exploits tricolores. Le 23 février 1992, Anne Briand, Corinne Niogret et Véronique Claudel rentrent dans l'histoire de l'équipe de France olympique. Elles décrochent la première médaille d'or tricolore en biathlon : une victoire fondatrice.

Anne Briand-Bouthiaux, professeure en or

Anne Briand, qui franchissait la ligne d'arrivée en tête, est devenue professeure des écoles dans le Haut-Doubs. Mariée au directeur national du biathlon Stéphane Bouthiaux depuis l'année sacrée 1992, elle a, après l'arrêt de sa carrière en 1999, intégré l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique) où elle publie contre vents et marées en 2001 sa recherche et son bilan critique sur les OGM.

Elle met aujourd'hui un point d'honneur à transmettre à sa passion et son combat pour préserver l'environnement à la jeune génération, tout en continuant de profiter de la nature franc-comtoise.

Edgar Grospiron, de bosses à boss

Edgar Grospiron a remporté la médaille d'or en ski de bosses aux Jeux olympiques d'Albertville, le 13 février 1992 à Tignes. (PASCAL PAVANI / AFP)

Il a marqué l'histoire de son sport. Si France et ski de bosses font aujourd'hui penser à Perrine Laffont, la discipline ne se serait sans doute pas développée en France sans Edgar Grospiron. Premier champion olympique de l'histoire en 1992 à Albertville, triple champion du monde, quadruple vainqueur du classement de la Coupe du monde : il est l'un des plus grands de sa discipline.

Trente ans après, celui que certains surnommaient "Tintin", se souvient : "Il y a plusieurs moments qui restent. La cérémonie d'ouverture avec ce superbe spectacle de [Philippe] Decouflé, la médaille de Franck Piccard en descente qui a vraiment lancé les Jeux. Je me rappelle aussi du jour de la compétition où, avant la course, je vais voir mon fan club et on crie ensemble, il y a aussi ce moment où je franchis la ligne et que je célèbre."

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A Albertville, sous un déluge de neige, Edgar Grospiron s’offre l’or devant son public, en ski de bosses. Ce sera son seul et unique titre olympique.
Les Bleus en Or : Edgar Grospiron (Albertville 1992) A l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin, du 4 au 20 février 2022, France.tv vous propose de revivre certains des plus grands exploits tricolores. A Albertville, sous un déluge de neige, Edgar Grospiron s’offre l’or devant son public, en ski de bosses. Ce sera son seul et unique titre olympique.

Depuis, il s'est penché sur le lien entre le sport et le monde de l'entreprise et en est devenu un conseiller, consultant et conférencier émérite. "Je crée des programmes de motivation pour des personnes qui en ont besoin afin qu'elles se sentent mieux dans leur peau, entame le champion. Il y a des rapports évidents entre le sport et l'entreprise : la victoire, l'échec, le rebond, la crise, la remise en question, évidemment, ou encore le fait que l'on travaille au quotidien avec ses adversaires."

Fabrice Guy toujours ambassadeur de son sport

Fabrice Guy entouré de Sylvain Guillaume, médaillé d'argent, et l'Autrichien Klaus Sulzenbacher, en bronze, le 12 février 1992 à Courchevel. (MICHEL PORRO / AFP)

Si vous êtes téléspectateur assidu de France Télévisions depuis Sotchi 2014, vous avez forcément déjà dû l'entendre. Dans les compétitions de combiné nordique, évidemment, mais aussi en saut à ski, résonne cet accent franc-comtois si caractéristique. Fabrice Guy est devenu champion olympique du combiné nordique en 1992, à Albertville, devant son compatriote Sylvain Guillaume. 

Fabrice Guy : « Porte-drapeau, un souvenir incroyable »
Fabrice Guy : « Porte-drapeau, un souvenir incroyable » Fabrice Guy : « Porte-drapeau, un souvenir incroyable »

La carrière de "La Guêpe" (son surnom), ne s'est pas arrêtée là. À Nagano (Japon), six ans plus tard, il conquiert une deuxième médaille olympique avec le bronze dans la compétition par équipes.

Passionné par sa discipline, Fabrice Guy ne l'a jamais forcément quittée. Une histoire d'amour qui se poursuit aujourd'hui du côté de Chaux-Neuve (Doubs) où il est un membre actif du club, notamment en entraînant les jeunes sauteurs à ski et en organisant des événements autour du site nordique.

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