JO 2024 : grosse désillusion pour les handballeurs français, tenants du titre et renversés sur le fil par l'Allemagne en quarts de finale
C'est une véritable désillusion, un séisme sur la planète handball. Finaliste de toutes les éditions des Jeux olympiques depuis 2008, avec trois sacres, l'équipe de France est éliminée dès les quarts de finale et ne sera pas médaillée. Les Bleus, longtemps sauvés par leur gardien Vincent Gérard, ont montré un meilleur visage que durant le tour préliminaire, mais ont été assommés par l'égalisation sur le gong de l'Allemagne. Sonnés, ils se sont inclinés en prolongation (35-34), mercredi 7 août.
L'ambiance était déjà extraordinaire mardi pour l'équipe de France féminine, elle était complètement survoltée mercredi. Les rugissements du stade Pierre-Mauroy sur chaque but français ont déchaîné les Bleus. L'Allemagne, sortie première de son groupe, ne semblait pas être l'équipe en confiance face à la France, qualifiée au forceps.
Plus en réussite offensivement pour trouver leur pivot, les Bleus ont pris un peu d'avance après le quart d'heure de jeu (8-12, 17e). Face à eux, le meilleur gardien de l'Euro 2024, Andreas Wolff, était méconnaissable (0/9). Le staff allemand l'a alors remplacé par David Spaeth, qui a mené la vie dure, très dure, aux Français.
42% d'arrêts pour Vincent Gérard
Mais le gardien de l'équipe de France a aussi brillé, et c'est un euphémisme. Déjà monumental en première période (12 arrêts), Vincent Gérard a cru pouvoir sauver la patrie avec trois arrêts sur jets de sept mètres, en plus de toutes ses autres parades (24 tirs arrêtés sur 57, soit 42% de réussite).
Ces arrêts salvateurs sont surtout intervenus à des moments cruciaux pour les Bleus, qui menaient de trois buts à la pause (17-14), de six buts au retour des vestiaires (20-14, 32e), mais qui ont vu l'Allemagne égaliser et même prendre une longueur d'avance (25-26, 51e). Survoltés par ces parades, les hommes de Guillaume Gille ont repris les devants et pensaient l'emporter. Ils avaient même la possession du ballon à sept secondes de la fin du match, avec un but d'avance.
Condamnés à l'exploit pour s'imposer, les Allemands se sont rués sur Dika Mem, le porteur de balle, qui l'a perdue. Il restait alors deux secondes et Renars Uscins a égalisé, sur la sirène (29-29), laissant un Dika Mem assommé sur le banc avant d'entamer la prolongation. "Il y a un sentiment de culpabilité, c'est un match qu'on aurait dû gagner sans mon erreur. Je rate une passe, c'est dur pour moi", a regretté le meilleur buteur des Bleus sur cette compétition (37 buts), consolé par ses coéquipiers.
Les dix minutes supplémentaires ont alors paru irrespirables, tant pour le public que pour les remplaçants en tribunes, incapables de rester assis, sautillant comme pour entrer sur le terrain. Malgré quatre buts d'Hugo Descat, la décision s'est faite dans les deux dernières minutes, en infériorité numérique pour les Bleus après l'exclusion temporaire d'Elohim Prandi. Nikola Karabatic, entré en jeu dans ce nouveau money-time, pour repousser sa retraite, n'a rien pu faire, et c'est Renars Uscins qui est venu, une nouvelle fois, inscrire le but décisif pour la victoire allemande.
"J'avais l'impression que ce match était fini à la fin du temps réglementaire, et de repartir au combat et perdre, c'est dur, confie Valentin Porte, dont la carrière internationale s'arrête après ce match. C'est peut-être pas bien, mais quelques secondes avant la fin, j'ai dit : 'c'est bon'. Après ça a été dur, puis je me vois avec le dernier ballon pour égaliser à la fin de la prolongation, mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas." L'équipe de France ne réalisera pas le doublé inédit Euro-JO la même année, ce qu'elle était venue chercher.
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