C'était ses premiers Jeux olympiques : sextuple championne du monde de boxe chez les pros, la victoire de Maïva Hamadouche à Tokyo était attendue. Mais son rêve olympien n'aura pas duré longtemps. La policière a été éliminée dès le début de la compétition des -60 kg. Une décision qu'elle a eu du mal à comprendre.Le coup de gueule de Maïva Hamadouche qui ne comprend pas la décision des arbitres, qui ont donné la victoire 3-1 à son adversaire finlandaise Johanna Potkonen en 1/16e de finale des 57-60kg #Tokyo2020 #JeuxOlympiquesSuivez les J.O. en direct ▶ https://t.co/DbgV1naW1I pic.twitter.com/F6gscCPB44— francetvsport (@francetvsport) July 27, 2021À peine revenue en France, Maïva Hamadouche se prépare désormais à reprendre son quotidien de fonctionnaire de police en région parisienne. Un métier qu'elle était censée détester, enfin, c'est ce qu'elle a entendu, enfant, dans le quartier populaire d'Albi, dans le Tarn, où elle a grandi. "Quand j'étais petite c'était 'la police ce n'est pas bien, on jette des cailloux sur la police', moi je voulais rentrer dans la police", se souvient-elle.Finalement, Maïva poursuit son rêve et entre après son bac en école de police. Un an plus tard, elle intègre la brigade de police-secours d’Asnières, tout en construisant sa carrière de boxeuse professionnelle. "Je m'entraînais le matin à la salle de sport de 4h30 à 6 heures, je prenais la douche à 6 heures et j'attaquais [le travail] à 6h30, commente-t-elle. J'allais m'entraîner l'après-midi jusqu'à 18 heures, je me couchais à 19 heures pour reprendre le lendemain." Un rythme intense et épuisant."À l'âge de 7 ans, je regardais passer les voitures de police."Maïva Hamadoucheà franceinfoMais il fallait aussi supporter les critiques sur le ring dans un milieu qui n’aime pas particulièrement les policiers. "J'ai beaucoup joué sur l'image policière-boxeuse et ce n'était pas forcément bien vu, je suis même persuadée que certains ne m'encouragent pas parce que je suis policière", tranche-t-elle."C'est elle qu'il ne faut pas embêter"Pourtant, la notoriété de la boxeuse peut parfois servir à la policière sur le terrain, comme avec ce jeune homme qu’elle a contrôlé un jour dans le quartier parisien de la Goutte d’Or. "Il a dit à ses collègues 'c'est elle, c'est elle qu'il ne faut pas embêter !', s'amuse-t-elle. C'était super marrant, j'ai plein d'anecdotes comme ça, ça enlève des clivages, c'est bien."Aujourd’hui, Maïva Hamadouche enseigne, en tant que policière, la boxe à des femmes victimes de violences, tout en préparant son prochain match à Las Vegas, à l’automne. Mais la championne sait qu’il va falloir choisir. "À 31 ans, je n’ai plus l’énergie de mener les deux carrières de front", confie-t-elle. Pourtant, cette hyperactive a trouvé le temps de valider cet été sa première année en fac de droit. Maïva Hamadouche, la boxeuse policière - le portrait de Margaux Stive écouter