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Coronavirus : Plongée au cœur du TQO de boxe à Londres, rare rescapé au milieu d'un monde sportif à l'arrêt

Depuis les lourdes décisions prises par les différents gouvernements, le monde du sport est à l'arrêt. Toutes les compétitions sportives sont annulées ou reportées pour ralentir la propagation du coronavirus. Toutes ? Non. Une résiste encore. En boxe, le tournoi de qualification olympique de Londres prévu ce week-end est étonnement maintenu, sans prises de mesures particulières. John Dovi, entraîneur responsable de l'équipe de France présent sur place, nous décrit la situation.
Article rédigé par Julia Solans
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (KEITA IIJIMA / YOMIURI)

Surprenant mais bien réel. Alors que toutes les compétitions de sport, peu importe la discipline, sont arrêtées, le tournoi de qualification olympique de boxe à Londres se déroule normalement depuis vendredi. Aucune annulation, aucune décision, aucune mesure de prise, mais comment est-ce possible ? Alors que le coronavirus sème la panique dans le monde entier, le TQO ne semble pas touché. 

John Dovi, l'entraîneur responsable de l'équipe de France est sur place et vit une situation qui semble presque normale : "Avant de venir à Londres, les Anglais nous ont quand même envoyé un certain nombre de recommandations à respecter. Mais je vous avoue que sur la compétition, on vit au jour le jour et de la même manière que toutes les autres épreuves. La seule différence c'est qu'on ne se sert pas la main." Alors que des pays européens comme l'Italie ou l'Espagne sont extrêmement touchés par l'épidémie du coronavirus, l'Angleterre semble sportivement déconnectée. 

Objectif Tokyo

Plus étonnant encore, aucune mesure de sécurité sanitaire n'a été décrétée. Peut-être une réduction du nombre de personnes prévues dans le public ? Ce n'est pas la peine répond l'entraîneur : "Ils n'ont pas eu besoin de réduire le public vu la condition sanitaire mondiale. Et puis, étant donné que c'est le début du tournoi, il n'y a pas grand monde. Les personnes présentes sont surtout de la famille et des proches qui viennent soutenir. C'est souvent comme ça d'ailleurs, au début des compétitions de boxe : il n'y a pas beaucoup de monde. Cela se remplit au fur et à mesure."

Et lorsque nous demandons à l'ancien boxeur si ses athlètes tricolores développent une certaine crainte concernant la pandémie, la réponse est spontanée : "Non. Pas du tout. Ils ont tellement travaillé pour arriver à cette qualification. C'est le principal objectif. La compétition est maintenue, ils sont là et ils sont prêts. La priorité aujourd'hui c'est la qualification, même si c'est important qu'ils restent au courant de ce qu'il se passe à l'extérieur." Malgré le sujet omniprésent du coronavirus dans les conversations et les médias, les boxeurs sont venus chercher leur ticket pour Tokyo avant tout. Mettant ainsi de côté la peur du virus.

" A quelques jours près, la compétition n'aurait pas eu lieu."

Pourtant, la préparation des athlètes ne s'est pas déroulée dans les conditions idéales : "Elle a été un peu tronquée à la fin, parce que les quatre finales avant de venir ici étaient en Italie... Vu l'état de la situation là-bas, le stage qui devait durer 14 jours n'a finalement duré qu'une semaine." Mis à part ce frein lors de la préparation, chacun est prêt. A l'extrême inverse du reste des compétitions, le TQO prévu à Londres n'est pas ébranlé par la situation. Tout en sachant la vérité de cette crise, chacun a réussi à se créer une bulle pour entrer dans son combat convenablement. 

"Il ne faut pas oublier que ce virus s'est déclaré très subitement sur la fin de la préparation", poursuit John Dovi. "Ca s'est joué à une seconde près. Toutes les compétitions sont annulées aujourd'hui, on est vraiment à la limite et à quelques jours près la compétition n'aurait jamais été maintenue." Une occasion dont il faut se servir selon l'entraîneur responsable de l'équipe de France pour se qualifier aux JO de Tokyo. En attendant, il préfère rester serein et faire confiance au gouvernement : "S'ils ont décidé que le TQO est maintenu c'est qu'ils ont jugé que ça ne comporterait pas de risques. Maintenant que l'on est sur place, le but est de qualifier un maximum de boxeurs et boxeuses. Et on prendra toutes les mesures qu'il faudra en rentrant."

Alors que certains pays se retrouvent dans un confinement total, l'implication de l'Angleterre autour de ce virus fait débat à l'heure actuelle. A l'image du footballeur Wayne Rooney, qui s'en est pris ce dimanche matin aux autorités britanniques pour leur manque de réaction au niveau sportif.

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