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Euro 2022 : "La compétition va être ouverte et incertaine", estime l'ancienne internationale française Marinette Pichon

L'Euro 2022 démarre mercredi à Manchester, avec le match d'ouverture entre l'Angleterre et l'Autriche.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'ancienne footballeuse française Marinette Pichon lors d'une séance photo, à Paris, le 4 avril 2018. (JOEL SAGET / AFP)

Trois ans après la Coupe du monde organisée en France, les sélections féminines regoûtent à l'atmosphère d'une grande compétition internationale. L'Angleterre et l'Autriche vont donner, mercredi 6 juillet à Manchester, le coup d'envoi du 13e championnat d'Europe de football féminin. Les Néerlandaises, sacrées à domicile en 2017, remettent leur titre en jeu face aux 15 autres pays qualifiés. L'ancienne meilleure buteuse de l'équipe de France Marinette Pichon évoque pour franceinfo: sport les chances tricolores, les enjeux et les favorites du tournoi.

Franceinfo: sport : Que peut-on attendre de l'équipe de France pour cet Euro ?

Marinette Pichon : Le groupe (Italie, Belgique, Islande) est abordable. Le tout est de pouvoir sortir des poules assez tranquillement, en emmagasinant un maximum de confiance, en continuant de peaufiner les automatismes entre les différents postes. L'objectif est de sortir de la poule, finir première, puis gagner le plus de matchs derrière. Je souhaite à cette équipe, qui a un beau potentiel, d'aller le plus loin possible. Dans les matchs de préparation (contre le Cameroun et le Vietnam), elles ont souvent eu la maîtrise du ballon, en prenant rapidement l'avantage. Physiquement, elles semblent bien.

L'équipe s'est-elle préparée au mieux pour aborder une grande compétition ?

C'est mon point d'inquiétude. Les matchs de préparation n'ont pas forcément proposé une opposition athlétique et tactique à l'équipe de France, donc il y a des interrogations sur ces points. On n'a pas pu jauger la répétition des efforts avec de l'intensité, l'engagement athlétique, et le fait d'être pris à défaut dans le secteur défensif, notamment dans les transitions.

Il y a aussi des questions sur la capacité à être capable de résister quand on a des phases de creux. Elles ont été peu habituées à être menées au score, donc il faudra voir comment les filles vont réagir quand cela arrivera. A proximité de la compétition, on ne sait pas vraiment ce que ça va donner. A l'opposé, d'autres équipes comme l'Angleterre, l'Espagne ou l'Italie, se sont affrontées entre elles. Cela leur a permis de se donner un niveau de performances.

Les Bleues entre en lice dimanche face à l'Italie. Comment les Françaises doivent-elles aborder cette rencontre ?

C'est une première opposition difficile, un match piège. Les Italiennes ont un jeu dur, parfois un peu truqueur. Cela va être intéressant à observer. Les filles vont devoir supporter cette petite pression, supporter les provocations, et être focalisées sur leur jeu.

Quelles sont les autres équipes à surveiller ?

Forcément, il faut citer la Suède, de par son statut et son parcours aux derniers Jeux olympiques (finaliste). L'Allemagne sera présente, comme toujours, la Norvège revient aussi fort. L'Angleterre et l'Espagne seront aussi à surveiller. Tout comme l'Italie, qui a montré une bonne forme sur les matchs amicaux, et les Pays-Bas, tenantes du titre.

Il y a aussi des interrogations sur des équipes historiques, comme la Suisse ou la Belgique. C'est assez ouvert et incertain. Si je devais choisir, je citerais les Pays-Bas, l'Angleterre, l'Espagne, et puis la France.

Avec un format à 16 équipes et une qualification directe pour les quarts de finale, il n'y a pas le droit à l'erreur...

Oui, et c'est un format qui me plaît personnellement. Il n'y a pas le temps de tergiverser, il faut avancer sans réfléchir. Il y a peu de matchs au final, donc les joueuses vont être particulièrement observées. Il y en a plusieurs à surveiller dans chaque sélection, comme Jennifer Hermoso pour l'Espagne. Du côté des Pays-Bas, il y a aussi du lourd, avec Lieke Martens, Vivianne Miedema. Il faudra aussi regarder le retour d'Ada Hegerberg avec la Norvège. C'est bien ce qu'elle a fait de porter son équipe et d'amener son expérience. Elle va pouvoir être sur la pelouse la leader qu'elle a été hors du terrain [Ada Hegerberg s'est mise en retrait de la sélection pendant cinq ans notamment pour protester contre les disparités de traitement entre les sélections masculines et féminines].

Cet Euro va-t-il permettre d'évaluer la progression de l'engouement pour le football féminin en France et en Europe ?

Effectivement. J'ai l'impression que depuis la Coupe du monde en France, même si beaucoup d'efforts ont été réalisés par la fédération française, le soufflet est un peu retombé, notamment à cause de la pandémie. C'est dommage pour la France, qui avait beaucoup investi pour le Mondial. Cette compétition va permettre de faire un nouvel état des lieux.

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