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Voici la pire restauration de tableau du monde

Rien ne prédestinait cette peinture espagnole du XIXe siècle à connaître une gloire mondiale, sinon la main malhabile d'une octogénaire.

Article rédigé par franceinfo
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"Ecce Homo", avant et après la restauration inopportune.  (CENTRO DE ESTUDIOS BORJANOS / DR)

BUZZ - C'est l'histoire d'un massacre artistique ou, au choix, d'une immense blague. A la faveur de la "pire restauration de l'histoire", comme la surnomment déjà de nombreux commentateurs, Ecce Homo, une peinture murale représentant le Christ, s'est transformée en grossier gribouillis.

Dans ce portrait, réalisé au XIXe siècle par Elias Garcia Martinez, la couronne d'épines a laissé place à une boule sans forme, et le fin dessin du visage à un aplat livide, digne d'un dessin de Fête des mères. C'est mignon, mais c'est moche. 

Tout débute le mois dernier, lorsque deux membres du Centre d'études de Borja, dans la province de Saragosse, en Espagne, prennent en photo la peinture en péril pour réaliser un catalogue. Lorsqu'ils reviennent sur les lieux, le 6 août, ils découvrent l'intervention, qui n'a rien de divine.

Un désastre repris dans la presse et sur les réseaux sociaux

"Inqualifiable", juge le Centre, qui donne l'alerte dès le lendemain sur son blog. Rapidement, la nouvelle est reprise par le journal local El Heraldo de Aragón, puis fait le tour de la presse espagnole. Le quotidien El Pais dénonce "une restauration qui tourne à la destruction", El Mundo, lui, titre "La cure pire que la maladie".

Sur les réseaux sociaux, c'est une avalanche de fous rires. Ecce Homo (Voilà l’homme) est rapidement devenu Ecce Mono (Voilà le singe). D'autres ont préféré faire le parallèle avec une scène du film Bean, où l'acteur Rowan Atkinson redessine maladroitement un portrait après un accident. Sur Facebook, un groupe invite les internautes à télécharger leurs propres "restaurations". 

La mairie a ouvert une enquête. Il faut dire que la famille du peintre, choquée, pourrait bien porter plainte. Mais à en croire le conseiller culturel de la Ville, Juan Maria Ojeda, le mystère sera rapidement levé. Interrogé par le quotidien El Pais, il explique qu'une octogénaire pleine de "bonnes intentions"  a décidé de son propre chef de sauver le Christ, sans en avertir personne.

Après avoir perdu la main, la femme a alors prévenu le responsable du patrimoine culturel. Un expert est attendu le 27 août pour voir s'il est encore possible de sauver la peinture. En attendant, les responsables veulent connaître les matériaux utilisés lors de ce raté inédit. Ils ne sont pas les seuls.

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