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Un enfant sur deux commence à regarder la télévision avant 18 mois, selon une étude

L'Inserm et l'Ined ont présenté les résultats préliminaires d'une étude réalisée dans le cadre de la cohorte Elfe, qui suit jusqu'à leur 20 ans 18 000 enfants nés en 2011, en France. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Selon les résultats préliminaires de cette étude, deux enfants sur trois âgés de 2 ans regardent la télé tous les jours. (Photo d'illustration) (AM2PHOTO / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Pas d'écran avant 3 ans ? Cette recommandation officieuse, préconisée par de nombreux spécialistes de la question, est loin d'être appliquée par les parents. Selon les résultats préliminaires d'une étude de l'Inserm et de l'Ined sur le sujet, un enfant sur deux commence à regarder la télévision avant 18 mois. Ces données, relayées par Europe 1, ont été présentées dans le cadre de la journée scientifique de la cohorte Elfe, une étude qui suit depuis leur naissance, et jusqu'à leur 20 ans, plus de 18 000 enfants nés en 2011, en France.

Parmi les autres enseignements à retenir, deux enfants sur trois âgés de 2 ans regardent la télé tous les jours. "Les durées sont cependant modérées", relève auprès de franceinfo l'auteur de l'étude, Jonathan Bernard, épidémiologiste à l'Inserm. "La moitié des enfants la regarde moins de 30 minutes par jour." Seuls 8% passent plus de deux heures quotidiennes devant le petit écran. 

Les tablettes et le smartphone arrivent plus tard  

L’usage de la télévision est plus ou moins fréquent, et ce selon le niveau d'études des parents. Dans les familles de niveau bac +2 ou plus, un enfant sur deux la regarde tous les jours. La proportion augmente dans les familles avec un niveau d'études inférieur au bac : quatre enfants sur cinq sont quotidiennement devant la télé. 

S'agissant des autres écrans, Jonathan Bernard relève qu'"une majorité d’enfants n’utilise pas de tablette ou de smartphone à 2 ans". Néanmoins, 20 à 30% les utilisent au moins chaque semaine. A noter qu'aucune différence entre filles et garçons n'a été détectée quant au degré d'exposition aux écrans. "Les données collectées datent de 2013, la situation peut avoir évolué depuis", précise l'épidémiologiste. 

"Il ne s'agit pas de prôner la tolérance zéro"

"L'Inserm, l'Ined et la direction générale de la santé travaillent à faire évoluer les recommandations des autorités sur le sujet, qui restent floues", souligne le chercheur. Selon lui, la France manque de données fiables pour évaluer les conséquences de cette exposition précoce aux écrans.

"Ce que l'on observe pour l'instant, c'est que ce temps passé devant la télé se fait au détriment d'autres activités et de temps de socialisation importants pour le développement de l'enfant", explique Jonathan Bernard. Mais ce dernier se veut rassurant : "Il ne s'agit pas de prôner la tolérance zéro et de culpabiliser les parents. Dans l'immense majorité, la consommation reste modérée." Les résultats complets de cette étude seront présentés courant 2019. 

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