Trois choses à savoir sur la fausse règle de confidentialité qui circule sur Facebook
Une déclaration circule sur le réseau social ces derniers jours, mais elle est fausse. Explications.
INTERNET - "Conformément à la législation, à la réglementation et à la jurisprudence en vigueurs et notamment à la Loi Informatique et Liberté de 1978 (...) j'INTERDIS FORMELLEMENT (...) l'utilisation et la divulgation de tout ou partie des données me concernant (...) à des fins commerciales, sans mon consentement écrit. (...) Le contenu de ce profil est privé et protégé par la loi et des informations confidentielles, et la violation de ma vie privée est punie par la loi."
Si vous êtes un habitué de Facebook, vous avez certainement vu apparaître ce message sur un des profils de "vos amis", entre mercredi 21 et lundi 26 novembre. Mis en ligne pour se protéger de prétendues nouvelles règles de confidentialité du réseau social, il s'agit en fait d'un faux, qui ne protège absolument pas vos données. Mais alors pourquoi surgit-il dans les statuts Facebook de nombreux profils ? Francetv info vous répond en trois points.
Ce message ressemble à un précédent... Une coïncidence?
Non ! Il est largement inspiré d'un message qui a déjà circulé en juin, comme l'indiquent des internautes sur la page Facebook de Hoaxbuster.com. Ce site permet d'identifier tout message susceptible d'être un hoax, un canular sur internet.
Le 7 juin, un utilisateur du site se demandait s'il y avait "une part de vérité" dans un message qui se concluait par la phrase suivante : "Le contenu de ce profil est privé et protégé par la loi et des informations confidentielles, et la violation de ma vie privée est punie par la loi". Soit la même phrase que dans le message qui réapparaît depuis quatre jours. Déjà, il avait été publié à la suite de l'entrée en Bourse de Facebook, effective le 18 mai. Et avec le même argument : Facebook cotée, les règles de confidentialité auraient changé. Un administrateur de Hoaxbuster.com avait alors indiqué qu'il s'agissait d'un faux. Près de six mois après, c'est toujours vrai.
Pourquoi ce message est-il de retour ?
Mercredi, Facebook site governance, la page sur laquelle le réseau social partage ses nouveautés et ses évolutions, a mis en ligne un message dans les langues les plus utilisées dans le monde. Il y annonce une "série de suggestions de modification de [la] politique d'utilisation des données". En fait, Facebook changera prochainement (la date exacte n'a pas encore été annoncée) sa politique d'utilisation des données personnelles. Par exemple, le réseau social disposera "d'une nouvelle fonctionnalité qui vous permettra de poser toutes vos questions relatives à la confidentialité [au] Chief Privacy Officer of Policy, Erin Egan".
Lundi en fin d'après-midi, 6 873 utilisateurs français avaient commenté ce message. Ils étaient encore plus nombreux pour le même message en allemand ou en anglais. Les utilisateurs français ont commencé par demander à pouvoir suivre les modifications de la politique d'utilisation des données en français, et pas seulement en anglais comme le veut Facebook. Puis, jeudi à 9 heures, une première utilisatrice a mis en ligne un commentaire avec la fausse règle de confidentialité. D'autres ont suivi, propageant l'idée que ce message permettrait d'être tranquille avec les règles de Facebook. La même situation s'est produite pour les autres langues.
Dans ce cas, comment protéger ses données personnelles ?
"Les membres de Facebook sont propriétaires de la propriété intellectuelle de leur contenu, mais celle-ci dépend des paramètres de confidentialités choisis", souligne de son côté CBS News.com, dans un article consacré à ce hoax (en anglais). "Les photos, vidéos et les statuts pour lesquels vous avez coché ‘public’ sont légitimement à la disposition du réseau", ajoute le site américain.
Il faut aussi surveiller les évolutions de la politique des données personnelles. Ainsi, Facebook souhaite mettre bientôt en place "un meilleur croisement des données entre ses services, notamment avec l'application Instagram récemment acquise", pour "améliorer ses services", selon Le Nouvel Obs.com.
Google a récemment fait la même chose. Mais la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) "s'est élevée contre une très large collecte de données personnelles des internautes, mais aussi une combinaison de ces données à travers les différents services de Google (moteur de recherches, YouTube, Android, etc.) et le manque d'information quant aux finalités", ajoute le site de l'hebdomadaire. Finalement, cette politique controversée a valu à Google les réprimandes des autorités européennes pour la protection des données. Facebook pourrait subir le même sort, et l'utilisateur pourrait cette fois avoir son mot à dire sur les règles de confidentialité.
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