Subventions : la Cour des comptes appelle le ministère de la Culture à se recentrer sur un nombre limité de missions
Dans une note publiée mardi la Cour des comptes critique la politique de subventions du ministère de la Culture estimant que "Les financements publics massifs (...) ont conduit à une offre surabondante, donc à un déséquilibre entre création et diffusion".
Politique de "guichet" et de "droits acquis", "pilotage problématique": la Cour des comptes appelle le ministère de la Culture à "se recentrer sur un nombre limité de missions et à les exercer de façon plus stratégique", dans une note publiée mardi.
"La situation contemporaine du paysage culturel, les mutations des pratiques culturelles, voire du rapport à la culture plaident en faveur d'une revue globale des missions qu'il incombe au ministère d'assumer", écrit la Cour dans cette note consacrée à la rue de Valois et ses 9 400 agents.
Trop de subventions
"Le réexamen des objectifs de la politique culturelle de l'État et le renouvellement de ses outils devrait être le point de départ d'une réforme visant à recentrer le ministère de la culture sur ses missions d'impulsion et de pilotage", ajoute-t-il.
Les magistrats estiment que le ministère de la Culture, dont le budget a dépassé le 3 milliards d'euros en 2020, a été "en quelque sorte victime de la réussite du projet dont il a été originellement porteur", avec une multiplication depuis 40 ans des acteurs culturels et un "foisonnement" de l'offre face à laquelle il se retrouve en position de distribuer "des subventions".
"Saupoudrage des aides" et "politique de guichet"
"On constate aussi un saupoudrage des aides selon une politique de guichet et de droits acquis difficile à remettre en cause, ce qui rend de moins en moins lisibles les priorités de la politique culturelle de l'État", déplore la Cour, dans cette note qui fait partie d'une série d'analyses sur "les enjeux structurels pour la France".
Parmi les exemples sur lesquels se penche la Cour, les aides au spectacle vivant où "les financements publics massifs", dont l'intermittence, "ont conduit à une offre surabondante, donc à un déséquilibre entre création et diffusion". "Jusqu'à ce jour, le ministère de la culture s'est abstenu d'ouvrir sur ce sujet, certes extrêmement sensible, ce qui devrait sans doute être un important chantier de réforme, que les effets de la crise sanitaire rendent encore plus impérieux", souligne la Cour.
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