: Vidéo "13h15". La provocation est-elle l'arme préférée des humoristes politiques ?
Pour l’humoriste et chroniqueur Stéphane Guillon, "la provocation est un véritable plaisir". Dans ce registre, Coluche a semble-t-il atteint le sommet du genre lorsqu’il a été candidat à l’élection présidentielle de 1981. Une énorme farce du "seul candidat qui n’a pas de raison de mentir"… Extrait du magazine "13h15".
"La provocation, quand elle n’est pas gratuite, mais bien faite et avec du sens, est un véritable plaisir. Les humoristes sont les sales gosses. Nous sommes des bouffons et nous bouffons du roi. Ils s’amusent à titiller le chef. Le président, évidemment, c’est le plus gros client. Donc, nous, on s’attaque au plus gros client", explique l’humoriste et chroniqueur Stéphane Guillon.
Dans ce registre, Coluche (1944-1986) a poussé la provocation jusqu’à l’absurde en se portant candidat à l’élection présidentielle de 1981. Interdit d’antenne à la radio, le futur fondateur des Restaurants du Cœur monte alors dans les sondages, au point d’inquiéter les hommes politiques de tous bords.
"Le candidat de la France pliée en quatre"
"J’appelle les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s’inscrire dans leur mairie et à colporter la nouvelle."
Cet appel publié en quatrième de couverture de l’hebdomadaire Charlie Hebdo se termine par un "Tous ensemble pour leur foutre au cul avec Coluche". Et sous sa signature manuscrite est écrit "le seul candidat qui n’a pas de raison de mentir". Avec cette farce, il a surtout été "le candidat de la France pliée en quatre" qui a porté, en 1981, François Mitterrand à la présidence de la République.
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