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Une intense "Mademoiselle Julie" de Strindberg au TNP de Villeurbanne

Christian Schiaretti, le directeur du TNP de Villeurbanne, nous propose une plongée dans l'oeuvre d'August Strindberg. Il met en scène deux pièces du dramaturge suédois, "Mademoiselle Julie" et "Les créanciers". Deux tragédies jouées par les mêmes comédiens, ( Wladimir Yordanoff, Clémentine Verdier et Clara Simpson) et visibles séparemment ou en dyptique, jusqu'au 25 mars. "Mademoiselle Julie" a ouvert le bal des représentations.
Article rédigé par franceinfo - Marie Pujolas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Wladimir Yordanoff  et Clémentine Verdier dans "Mademoiselle Julie"
 (TNP)

 

"Mademoiselle Julie", c'est une histoire simple mais tragique. Celle de la fille d'un comte qui se sent un peu seule et perdue, et qui, un soir de fête, succombe aux flatteries de son valet, Jean. Un homme vil et misogyne qui la persuade de son amour pour arriver à ses fins. En fait, il ne fera que profiter de la situation pour convaincre Mademoiselle Julie, une fois déshonnorée, de fuir avec lui et de lui permettre de commencer une vie meilleure. Mais l'héroine se rend compte de ses vraies intentions et ne veut plus partir. Mais la manipulation mentale de Jean va finir par marcher, jusqu'au geste ultime.   

 

 

 

Dans "Mademoiselle Julie", il ne faut pas non plus oublier le troisième personnage de ce huis clos tragique. Christine est la fiancée officielle de Jean. De même condition que lui, elle veut se marier et ne conçoit pas les rapports amicaux et amoureux avec la bourgoisie et la noblesse. Lutte des classes, relations hommes-femmes, Trahison et désespoir, de nombreux thèmes sont abordés dans ce grand classique de Strindberg. Un classique écrit en 1888 mais qui reste terriblement moderne. 

 

Christian Schiaretti propose une mise en scène à la fois sobre et efficace. Ici, tout se passe dans la cuisine du château. On ne voit pas les villageaois qui font la fête et qui font perdre la tête à la jeune châtelaine mais on les entend. On ne voit jamais son père, le terrible comte, mais la seule présence de ses bottes dans la cuisine nous suggère sa personnalité pesante. Les trois personnages vont et viennent sur scène par le seul biais d'un long chemin qui se termine par une porte qui les fait apparaitre et disparaitre au gré de l'intrigue. 

Une mise en scène impeccacle servie par de brillants comédiens. Wladimir Yordanoff est parfait en valet manipulateur, à la fois séducteur et très dur avec les femmes. Les deux comédiennes Clara Simpson (Christine) et Clémentine Verder (Mademoiselle Julie) réussissent également avec beaucoup de talent à mettre en avant toutes les contradictions de leurs personnages. 

 

 

 

 

 

 

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