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Un tandem succède à Rodrigo Garcia au Centre dramatique de Montpellier

La metteuse en scène Nathalie Garraud et l'auteur Olivier Saccomano vont succéder au metteur en scène hispano-argentin Rodrigo Garcia à la tête du Centre dramatique national de Montpellier à partir du 1er janvier 2018, a annoncé mardi la ministre de la Culture Audrey Azoulay.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le Centre dramatique national de Montpellier
 (DAMOURETTE/SIPA)

Compromis délicat

Deux projets étaient en lice dans la phase finale, celui du duo Garraud/Saccomano, à la tête depuis 2006 de la compagnie du Zieu, et celui de Jean Varela, directeur du festival "Le Printemps des comédiens", un des plus importants festivals de théâtre de France.

La décision a été difficile à prendre, et le ministère prend soin de préciser dans son communiqué qu'outre la tenue du jury réunissant représentants des collectivités territoriales et de l'Etat, Audrey Azoulay a reçu en entretien lundi le maire de Montpellier Philippe Saurel.

Dans une volonté évidente de compromis, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ont été choisis pour diriger le CDN  tandis que la ministre a promis "un soutien renforcé au festival Printemps des comédiens, qui pourrait devenir à terme le chef de file d'un projet de théâtre et de cirque à l'échelle de la métropole, sous l'impulsion de Jean Varela, directeur du festival."

Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ont présenté "un projet de théâtre en prise avec son époque autour d'auteurs en résidence et d'auteurs-metteurs en scène" et "ouvriront le théâtre à de nouveaux publics, en allant au-devant de la population à Montpellier, dans la métropole et dans toute la région", précise la ministre.

"Quatre années à ramer à contre-courant"

Leur défi est de taille, car le CDN, rebaptisé à son arrivée par Rodrigo Garcia "hTh", pour "Humain trop humain", souffre d'une certaine désaffection après quatre années d'exercice de son bouillant directeur.

Rodrigo Garcia avait annoncé en octobre dernier qu'il ne briguerait pas un second mandat. Le scénographe avant-gardiste et provocateur expliquait sa décision notamment par une coupe budgétaire de l'agglomération de 100.000 euros, et se plaignait de n'avoir pas été soutenu par ses tutelles. "Quatre années à ramer à contre-courant sont plus que suffisantes", avait-il indiqué.
Le metteur en scène hispano-argentin Rodrigo Garcia
 (PASCAL GUYOT / AFP)
La presse locale relevait régulièrement une certaine désaffection des spectateurs (21.000 spectateurs en 2015), souvent désarçonnés par un théâtre très cru, proche de la performance et ne reculant pas devant la provocation.

Plusieurs spectacles de Rodrigo Garcia ont été en butte à des manifestations : catholiques intégristes protestant contre "Golgota Picnic", reprenant le thème de la Cène, ou défenseurs des animaux pour "Accidens", avec la mise à mort d'un homard sur la scène.

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