"Un divan pour la scène" : bienvenue chez les psys
Entre les deux fauteuils, le tirage noir et blanc d'un vieil homme moustachu, la pipe aux lèvres. Vincent est jungien, et la photo de son maître trône bien en évidence dans son cabinet. Bienvenue chez les psys, et précisément chez ce thérapeute sûr de lui, au débit impressionnant, sorte de Louis Jouvet dopé aux mimiques de Benoît Poelvoorde.
Aujourd'hui, c'est Colombe qui consulte. Tourmentée, hésitante, cette comédienne est en souffrance. Elle travaille sur le grand monologue d’Elvire dans l’acte IV de "Dom Juan". Et son metteur en scène lui impose une lecture qui, chez elle, remue le passé.
Un psy speedé
A peine est-elle sortie, qu'on découvre l'autre facette de Vincent. Cette fois, c'est lui qui est en plein doute, soumis au harcèlement d'une femme qui se refuse à lui tout en lui imposant une relation à haute teneur érotique. Voilà le psy qui perd tout recul, incapable d'appliquer pour lui-même ce qu'il conseille à ses patients à longueur de journée… Et obligé de lancer des SOS à son superviseur pour ne pas sombrer.D'un cabinet à l'autre, en passant par une salle de répétition, ils sont cinq à participer au chassé-croisé. Tous excellents. Au centre du jeu, Jean-Luc Solal - qui signe aussi la mise en scène - est étonnant en psy speedé au bord de la crise de nerf. Claire Tatin est son parfait contraire, fragile artiste en questionnement perpétuel, tétanisée par un lourd passé prêt à ressurgir. L'épatant José Da Silva incarne avec bienveillance, humour et rondeur le sage, le superviseur, ce psy du psy qui ne cesse de remettre son ami défaillant sur les rails. Grégory Onde (dans le rôle du metteur en scène) et Olga Shuvalova (la "bombe" qui menace Vincent) complètent une distribution sans fausse note.
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