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"Un divan pour la scène" : bienvenue chez les psys

Et si vous passiez la soirée dans le cabinet d'un psy ? Sur la scène du théâtre Funambule à Montmartre, on sort le divan tous les soirs. Et c'est loin d'être triste !
Article rédigé par franceinfo - Pierre-Yves Grenu
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Luc Solal et Olga Shuvalova dans "Un divan pour la scène"
 (DR)

Entre les deux fauteuils, le tirage noir et blanc d'un vieil homme moustachu, la pipe aux lèvres. Vincent est jungien, et la photo de son maître trône bien en évidence dans son cabinet. Bienvenue chez les psys, et précisément chez ce thérapeute sûr de lui, au débit impressionnant, sorte de Louis Jouvet dopé aux mimiques de Benoît Poelvoorde.
Aujourd'hui, c'est Colombe qui consulte. Tourmentée, hésitante, cette comédienne est en souffrance. Elle travaille sur le grand monologue d’Elvire dans l’acte IV de "Dom Juan". Et son metteur en scène lui impose une lecture qui, chez elle, remue le passé.

Un psy speedé

A peine est-elle sortie, qu'on découvre l'autre facette de Vincent. Cette fois, c'est lui qui est en plein doute, soumis au harcèlement d'une femme qui se refuse à lui tout en lui imposant une relation à haute teneur érotique. Voilà le psy qui perd tout recul, incapable d'appliquer pour lui-même ce qu'il conseille à ses patients à longueur de journée… Et obligé de lancer des SOS à son superviseur pour ne pas sombrer.
Grégory Onde et Claire Tatin dans "Un divan pour la scène"
 (Fabienne Rappeneau)
D'un cabinet à l'autre, en passant par une salle de répétition, ils sont cinq à participer au chassé-croisé. Tous excellents. Au centre du jeu, Jean-Luc Solal - qui signe aussi la mise en scène - est étonnant en psy speedé au bord de la crise de nerf. Claire Tatin est son parfait contraire, fragile artiste en questionnement perpétuel, tétanisée par un lourd passé prêt à ressurgir. L'épatant José Da Silva incarne avec bienveillance, humour et rondeur le sage, le superviseur, ce psy du psy qui ne cesse de remettre son ami défaillant sur les rails. Grégory Onde (dans le rôle du metteur en scène) et Olga Shuvalova (la "bombe" qui menace Vincent) complètent une distribution sans fausse note.

Distribution sans fausse note

Mise en scène épurée, décor minimaliste, on ne voit pas passer ces presque deux heures de théâtre malin qui donne vraiment à réfléchir. Entre drame psychologique et comédie, Solal et ses camarades ont parfaitement placé le curseur. Ne traînez pas, "Un divan pour la scène" n'est à l'affiche que jusqu'à fin octobre. Ce serait dommage de ne pas essayer ce divan si confortable.

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