Sept théâtres nationaux hébergent des sans-papiers expulsés d'un squat à Aubervilliers
"A la suite de l'appel lancé par la directrice du théâtre de la Commune Marie-José Malis, six comédiens de la pièce sont logés au Parc de la Villette depuis plus d'une semaine avec l'aide du Théâtre de la Ville et du Festival d'Automne, 6 autres sans-papiers sont logés par le Centre national de la danse à Pantin depuis samedi, 6 au théâtre de l'Odéon depuis hier soir, 4 autres au TGP (Saint-Denis) depuis midi et 6 autres à Nanterre Amandiers à partir de ce soir ou demain", a indiqué mardi la direction du théâtre.
Le Théâtre de la Commune hébergeait une quarantaine de migrants africains après leur expulsion le 26 octobre du squat du 81 avenue Victor Hugo et a demandé l'aide d'autres institutions. Le théâtre dirigé par Marie-José Malis jugeait impossible de laisser ces migrants à la rue après les liens forts qui se sont tissés avec le collectif de sans-papiers du 81 avenue Victor-Hugo depuis la création d'une pièce du même nom sur leur quotidien par le metteur en scène Olivier Coulon-Jablonka en 2015.
Régularisation "au fil de l’eau"
La pièce "81 avenue Victor-Hugo", montée en mai 2015 au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers, a été jouée la même année au festival d'Avignon et figure dans la programmation du Festival d'Automne à Paris (Sartrouville les 8 et 9 novembre, Brétigny le 15 novembre). A la suite de la pièce, un processus de régularisation "au fil de l'eau" avait conduit à accorder des papiers aux deux tiers des 91 sans-papiers du collectif. Mais dans la dernière ligne droite les 21 dossiers restants ont été refusés. L'évacuation du squat a mis à la rue ces 21 personnes et 13 autres, qui ont des papiers mais qui attendent une proposition du logeur social Coalia.
Le ministère de la Culture, dont dépendent les Centres dramatiques nationaux, et Matignon se sont récemment impliqués sur le dossier, conduisant au nouvel examen des 21 dossiers refusés. La ministre de la Culture Audrey Azoulay a indiqué "suivre avec attention" le dossier lundi soir lors d'un colloque au théâtre de la Colline intitulé "A quoi bon les poètes en temps de détresse ?". "Les difficultés existent pour que ces hommes du 81 avenue Victor Hugo prennent leur place dans notre pays, mais le chemin parcouru est déjà considérable et je veux croire qu'il ne sera pas sans trouver une issue favorable", a indiqué la ministre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.