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"Radiostars": les bonnes ondes de la radio au cinéma

Après "Good Morning England" et "Parlez-moi de vous", un nouveau film sur l'univers de la radio est à découvrir en salles à partir du 11 avril 2012 : "Radiostars". Appartenant à un tout autre registre que les deux long-métrages pré-cités, cette comédie réalisée par Romain Levy donne le micro aux animateurs stars des matinales qui ont la langue bien pendue et qui font grimper l'audience. En "tchatcheurs" des ondes, on retrouve notamment Clovis Cornillac et Manu Payet, alias Arnold et Alex. Radiostars se veut ancré dans une époque comme la plupart des long-métrages qui traitent de ce média. Et ils sont nombreux...
Article rédigé par franceinfo - Stéphanie Lafourcatère
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Toute l'équipe de "Radiostars."
 (Les productions du Trésor.)

Depuis plusieurs mois, "Radiostars" fait le buzz sur le net, des commentaires publiés par des fans de la première heure aux faux making-off postés par la promotion du film. Un engouement de bon augure à l'approche de sa sortie. Il faut dire que sur le papier, on nous promet une plongée dans les coulisses des matinales, ces émissions-phare de la bande FM où les radios tentent de dénicher celui ou celle dont le bagou créera l'adhésion du plus large public possible.

Radiostars, un film de génération

Rien d'étonnant à ce que le propos intéresse quand on sait que des millions d'auditeurs se réveillent chaque matin en écoutant vannes, interviews et canulars distillés par des animateurs-stars comme Cauet par exemple qui s'est fait connaître sur les ondes avant d'investir le petit écran. Manu Payet qui joue Alex n'a-t-il pas exercé à l'animation sur une très grande radio musicale? C'est d'ailleurs dans ces studios que le comédien a rencontré le réalisateur Romain Levy. L'humour potache de ces rendez-vous, porté bien souvent par des hommes dans la trentaine, s'appuie sur des références communes comme les Nuls ou encore "Kaamelott".

 

La radio et le cinéma, une longue histoire..

Si "Radiostars" se veut le reflet de la radio des années 2000 en France, d'autres films consacrés à cet univers s'attachent à faire découvrir ce média à travers son époque. C'est le cas de "Radio Days" de Woody Allen sorti en 1987. Dans les années 30, une famille new-yorkaise vit au rythme de la radio locale. Chacun rêve en l'écoutant, de fortune, d'une carrière de chanteuse ou d'aventures. Le réalisateur américain se replonge dans ses souvenirs d'enfance.

"Good Morning England"... et "Vietnam" !

Changement d'époque dans "Good Morning England" de Richard Curtis (2009). A la fin des années 60 au Royaume-Uni, une antenne diffuse depuis un bateau en haute mer du Nord 24 heures sur 24, en toute illégalité. Au programme : du rock et de la transgression. Comme dans "Radiostars", l'histoire est racontée du point de vue d’un auteur novice incorporé à l’équipe.  Plus de 25 millions d'auditeurs, plus de la moitié de la population britannique, finiront par suivre "Radio Rock".

Mais une autre affiche aborde la question de la censure : "Good morning Vietnam" de Barry Levinson, auteur de Rain Man et Avalon notamment. En 1987, Robin Williams alias DJ Adrian Cronauer lance son célèbre cri de ralliement qui donne son titre au film. Au milieu des années 60, il est envoyé au Vietnam en guerre pour animer la radio des forces armées américaines et distraire les soldats. Son ton irrévérencieux le rend extrêmement populaire.

La radio comme instrument de rébellion, c'est aussi le propos de "Pump up the volume" d'Allan Moyle. Un adolescent timide, Mark Hunter interprété par Christian Slater monte une émission de radio pirate. Tous les soirs, il prend le micro sous un pseudonyme pour cracher son cynisme. L'écho qu'il trouve auprès des élèves de son lycée suscite la colère de la direction de l'établissement.

L'animation et ses provocations

Oliver Stone dans "Talk radio" met à l'affiche un personnage qui lui aussi, multiplie les provocations à l'antenne. Dans ce long-métrage sorti en salles en 1988, Barry Champlain anime une émission à succès sur une radio locale de Dallas. Cru et méchant, il se retrouve pris dans une surenchère de violence verbale et s’isole dans la mégalomanie et l’angoisse.

Mais il n'y pas que les réalisateurs anglo-saxons qui tendent une oreille attentive à ce qui se dit sur les ondes. Le cinéma français aussi s'inspire de la radio. L'exemple le plus ancien est probablement "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" (1972). Dans cette comédie satirique de Jean Yanne, le réalisateur interprète un journaliste en reportage en Amérique du sud qui se fait doubler par des collègues sans scrupules. De retour à Paris, il évite de justesse le licenciement mais reprend l'antenne pour oser toutes les provocations. 

Patrice Leconte lui, signe "Tandem" en 1987. Jean Rochefort et Gérard Jugnot se donnent la réplique dans cette tragi-comédie qui critique le monde des apparences. L'animateur vedette du jeu radiophonique "La Langue au chat" va tout faire pour cacher l'arrêt de l'émission à son fidèle technicien et homme à tout faire. En 1988, deux films policiers ont pour décor, le monde de la radio : "Radio corbeau" d'Yves Boisset dans lequel un émetteur local clandestin dénonce tous les jours les méfaits et les vices des habitants et "Fréquence Meurtre". Elisabeth Rappeneau y dirige une Catherine Deneuve animatrice qui au gré de ses conversations avec les auditeurs, se retrouve confrontée à son passé et à l'assassinat de ses parents par un fou.

Plus récemment, c'est Pierre Pinaud qui braque ses caméras dans des studios de radio avec "Parlez-moi de vous" (2011). Karine Viard incarne Mélina qui à l'antenne, résout les problèmes affectifs et sexuels de ses auditeurs sans le moindre tabou. Si sa voix est célèbre, personne ne connaît son visage. Elle décide de se servir de son anonymat pour tenter de se rapprocher de sa mère qu'elle n'a jamais connue.

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