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"Golgota Picnic" : les pour et les contre

Opposants et partisans se sont exprimés sur "Golgota Picnic", un spectacle autour de la figure du Christ, dont la première s'est tenue jeudi soir à Paris.
Article rédigé par franceinfo - Sophie Jouve avec AFP
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Manifestation de catholiques intégristes contre la pièce "Golgota picnic" partis de l'Eglise Saint-Nicolas du Chardonnet
 (Joël Saget / AFP)

Plus de 4.000 fidèles se sont réunis pour une veillée de prières, pour protester contre une pièce "caricaturale" qui "insulte la personne du Christ en croix", a déclaré le cardinal-archevêque de Paris André Vingt-Trois. Il avait demandé aux fidèles de participer "à une méditation sur la Passion".

L'assistance était invitée à vénérer la couronne d'épines que portait le Christ lors de son procès ainsi qu'un morceau de la croix qu'aurait rapporté le roi Saint Louis (1214-1270), et pour lesquels il fit édifier la Sainte Chapelle. Ces objets de vénération ont été transposés à Notre-Dame, où ils sont exposés un vendredi par mois, ainsi que pendant le Carême et le Vendredi Saint.

"Nous ne sommes pas venus ici pour faire une manifestation, nous sommes venus ici le coeur débordant d'amour", a déclaré Mgr Vingt-Trois à l'assistance. Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, a déclaré que "la veillée doit permettre aux catholiques qui se sentent soit offensés, soit troublés par ce qu'on leur a dit de ce spectacle, de se réunir dans un acte de vénération du Christ".

Evoquant les spectacles "Sur le concept du visage du fils de Dieu" de l'Italien Romeo Castelluci et "Golgota Picnic", Mgr de Moulins-Beaufort estime: "je ne crois pas qu'il faille parler de "christianophobie".

"L'artiste a toute liberté pour créer, mais les artistes comme tout le monde sont responsables aussi de ce qu'ils font. Encore une fois les images religieuses sont portées par des gens qui ont foi, donc au nom de quoi et jusqu'à quel point un artiste peut les utiliser à sa guise et les détourner ou les retourner à sa façon? Peut-on faire n'importe quoi avec l'image de l'homme, tout simplement?", demande-t-il.

Les politiques donnent leur avis

Manuel Valls s'est également rendu jeudi soir devant le théâtre pour "défendre la liberté d'expression" déclarant qu'il irait voir la pièce.

Christine Boutin, candidate du Parti chrétien-démocrate (PCD) à la présidentielle, a condamné vendredi matin sur France Inter les manifestations contre la pièce de théâtre. "Les catholiques ne sont pas des extrémistes, des intégristes, nous sommes une religion de l'amour et de la paix", a expliqué Mme Boutin, qui est elle-même une catholique pratiquante. L'ancienne ministre a répondu: "Je ne les soutiens pas, je les condamne". "Le rapprochement entre ces pièces et les martyrs chrétiens au Moyen-Orient est plus que déplacé", a ajouté la candidate. "Je suis contre la censure, je préfère la liberté d'expression", a ajouté Mme Boutin.

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