"Du vent dans mes mollets" : l'enfance nue
Synopsis : Prise en sandwich entre des parents qui la gavent d'amour et de boulettes, Rachel, 9 ans, compte les minutes qui la séparent de la liberté. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de l’intrépide Valérie.
Leçon de vie
Adapté de la bande dessinée et du roman éponyme, « Du vent dans mes mollets » de Raphaëlle Moussafir, le deuxième long métrage de Carine Tardieu bénéficie du plus beau casting français de cette prérentrée : Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Isabelle Carré, Judtith Magre, sans oublier les deux fillettes au centre du film, Juliette Gombert et Anna Lemarchand. Une comédie tragi-comique sur l’enfance, inventive, drôle et touchante.
Vu de bout en bout du point de vue de Rachel et Valérie, neuf ans, leur regard sur le monde des adultes en montre nombre des impasses, pour leur donner au final une sacrée leçon de vie. Agnès Jaoui en mère juive possessive (pléonasme) politiquement correct jusqu’au bout des ongles et névrosé, est un vrai bonheur. Denis Podalydès, mari maladroit, non moins frustré et malhabile avec les femmes, rentre tout à fait dans le moule. Isabelle Carré, tout en charme naturel et craquante, campe une divorcée un rien délurée, pendant que Judith Magre, qui ne dit pas un mot du film, provoque plus d’un rire avec une économie de moyens qui en dit long sur son charisme de comédienne.
Agnès Jaoui, invitée du 19/20 de France 3 :
Les yeux de l’enfance
Si l’interprétation est le point fort du film, il repose aussi sur une inventivité visuelle toute dévouée à la vision enfantine. Aucunement infantilisant et pertinent, non dénué de poésie, « Du vent dans mes mollets » est avant une histoire d’amitié entre deux fillettes qu’à priori tout oppose et dont le rapprochement va agir sur leurs parents. Le coup de théâtre final provoque un revirement de situation inattendu qui dramatise la tonalité du film en le propulsant dans une nouvelle dimension.
"Du vent dans mes mollets" vu par Pascale Deschamps :
Carine Tardieu et Raphaëlle Moussafir, qui, ont travaillé de concert sur l’adaptation, touchent juste avec plus d'un dialogue savoureux. Bourré de vitalité, « Du vent dans mes mollets » peint une palette d’émotions par une belle alchimie entre mise en scène et interprétation. Si le filmage n’a pas plus d’ambition que celui d’un téléfilm (le format scope est injustifié), il transmet la dimension intimiste et familiale du sujet, ce que confirme l’usage par moments d’images super 8 amateur. Pétillant et sincère.
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