"Astérix et Obélix: au service de Sa Majesté" : bon enfant
De Laurent Tirard (France), avec : Gérard Depardieu, Edouard Baer, Guillaume Gallienne, Vincent Lacoste, Valérie Lemercier, Fabrice Luchini, Catherine Deneuve, Charlotte Le Bon, Dany Boon - 1h49 - Sortie : 17 octobre
Synopsis : 50 avant Jésus Christ. César part à la conquête de cette île située aux limites du monde connu, ce pays mystérieux appelé Brittania, la Bretagne. La victoire est rapide et totale. Enfin... presque. Un petit village breton parvient à lui résister, mais ses forces faiblissent. Cordelia, la reine des Bretons, décide donc d’envoyer son plus fidèle officier, Jolitorax, chercher de l’aide en Gaule, auprès d’un autre petit village, connu pour son opiniâtre résistance aux Romains… Dans le village gaulois en question, Astérix et Obélix sont déjà bien occupés. Le chef leur a en effet confié son neveu Goudurix, une jeune tête à claques fraîchement débarquée de Lutèce, dont ils sont censés faire un homme. Quand Jolitorax arrive pour demander de l'aide, on décide de lui confier un tonneau de potion magique, et de le faire escorter par Astérix et Obélix, mais aussi Goudurix.
Deux albums pour un film
C’est encore vers Goscinny que s’est tourné Laurent Tirard avec ce quatrième « Astérix », après avoir adapté « Le Petit Nicolas ». Il rassemble cette fois deux albums dans un même film : « Astérix chez les Bretons » et « Astérix et les Normands ». La liaison s’effectue par le personnage de Goudurix (Vincent Lacoste), jeune lutécien en villégiature chez les « irréductibles », apparu dans le second, désormais inséré dans l’aventure bretonne.
Si l’on comprend ce mixage, qui inclut l’arrivée des Vikings en Bretagne et non plus en Armorique, comme dans l’album, l’articulation est un peu artificielle. Mais c’est aussi l’apport de quelques bons gags, dont le moindre n’est pas le lavage de cerveau qu’opère Miss Macintosh (Valérie Lemercier) sur Tetedepiaf (Dany Boon), pour lui donner une éducation de gentleman. L’essentiel reste toutefois la mission dont sont chargés Astérix et Obélix auprès de Sa Majesté, qui n’est autre que Catherine Deneuve, imperturbable du haut d’un flegme britannique de circonstance.
Edouard Baer est Astérix
Comme pour les trois autres opus, Laurent Tirard garde l’esprit de la bande-dessinée, tant dans le ton que le graphisme. Comment faire autrement, tant ils sont intégrés par le public ? Depardieu colle toujours à son rôle. Tellement qu’il n’a plus désormais besoin de faux ventre pour porter sa célèbre culotte rayée blanc et bleu (dixit ses propos sur le plateau de Michel Drucker) ! Edouard Baer est le bon Astérix (meilleur que Clavier ou Cornillac), en apportant sa gouaille et ses airs un rien suffisants. Mais l’on pouvait s’attendre à un peu plus d’irrévérence de sa part, ou des répliques un peu plus percutantes. Son échange avec César (Luchini, également bien employé) resta toutefois des plus savoureux.
Les gags s’enchaînent à un rythme soutenu et l’aventure est bien construite, même si les Normands sont quelque peu rajoutés. L’on reste toutefois en-deçà du meilleur de la série, qui demeure « Mission Cléopâtre » d’Alain Chabat, pour son impertinence et ses détournements des codes originaux, tout en restant respectueux envers Goscinny. Tirard est plus gentils, moins audacieux, comme s’il visait avant tout un public enfantin. Ce quatrième Astérix n’en reste pas moins le meilleur après le Chabat. Léger comme un nuage de lait, n’est-il pas ?
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