Programmation à l'Odéon : un théâtre européen tourné vers l'avenir
"Je dirais que mon projet pour l'Odéon est d'y faire et d'y présenter un théâtre européen. Européen au sens large, dans le temps comme dans l'espace, sachant s'ouvrir et se tourner vers l'avenir", a dit mardi le metteur en scène suisse, qui succède à Olivier Py.
"J'ai toujours aimé et accompagné les écritures contemporaines", ajoute-t-il, soulignant que le théâtre du XXe siècle domine largement cette première saison, ainsi qu'un axe franco-allemand.
Du théâtre contemporain et en allemand pour l'acte I de Luc Bondy à l'Odéon
"J'ai été nommé tard et j'ai dû demander à des amis très proches de venir m'aider", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse où il a présenté son équipe. "Pour cette saison, la langue allemande joue un grand rôle puisque c'est là d'où je viens". Mais, a-t-il précisé, "je ne vais pas faire un axe permanent France-Allemagne. Je chercherai d'autres axes".
"Je voudrais créer, faire de la recherche", a-t-il affirmé, relevant que "toute création est un risque, toute coproduction aussi".
"Je voudrais aussi renouer avec le fait d'avoir des familles d'acteurs", ce qui permet à un metteur en scène d'approfondir son travail, a-t-il déclaré, rappelant qu'en Allemagne, des troupes sont associées aux théâtres, à la différence de la France.
Luc Bondy a évoqué les difficultés financières rencontrées par le théâtre, indiquant avoir obtenu, pour la saison prochaine, un complément de subvention de 750.000 euros accordé par le ministère de la Culture en 2006 et qui n'avait jamais été versé. "Ces 750 000 euros peuvent être remis en cause", a-t-il indiqué, en insistant sur le fait qu'il ne voulait pas "que l'Odéon soit seulement un garage, un monument vide".
Programmation : quatorze pièces dont deux mises en scène de Luc Bondy
La saison débutera par une mise en scène de Luc Bondy lui-même, "Les Beaux jours d'Aranjuez" de l'écrivain autrichien Peter Handke, "une oeuvre très perturbante", selon le metteur en scène, un dialogue sur l'amour "à la vision poétique et étrange".
Une création par Luc Bondy est également à l'affiche, "Le retour" d'Harold Pinter, avec une distribution réunissant notamment Bruno Ganz, Louis Garrel et Emmanuelle Seigner. Cette pièce bénéficiera de 57 représentations. "Je veux tout faire pour que les pièces soient jouées longuement", a déclaré Luc Bondy.
Autre création, "La Barque le soir" de l'écrivain norvégien Tarjei Vesaas, monté par le maître de la mise en scène Claude Régy. Joël Pommerat continuera d'être l'artiste associé au théâtre et proposera une oeuvre dont le titre n'est pas encore défini, ainsi que sa "Cendrillon".
"Le prix Martin" d'Eugène Labiche sera créé par le metteur en scène allemand Peter Stein, et le Suisse Christoph Marthaler sera à l'affiche à deux reprises, avec "Un laboratoire de langues" et "Foi, Amour, Espérance" d'Ödön von Horvath, l'un des auteurs les plus joués en Allemagne.
Réconcilier théâtre public et privé
"Fin de partie" de Samuel Beckett, mis en scène par Alain Françon dans le privé sera pris à l'Odéon, Luc Bondy jugeant "mauvaise" la séparation entre le théâtre public et privé.
Au total, 14 pièces seront à l'affiche.
Luc Bondy, 63 ans, a remplacé Olivier Py à la direction de l'Odéon le 7 mars dernier. Olivier Py, qui dirigeait le théâtre depuis 2007, prendra la tête du Festival d'Avignon en septembre 2013.
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